Céréales
Malgré une campagne «complexe», Nord Céréales sauve les meubles
La campagne 2021-2022 laisse des traces dans les comptes de la Sica Nord Céréales qui s’en sort bien malgré tout et envisage de nouveaux investissements pour poursuivre son développement. La récolte 2022, en cours de commercialisation, s’annonce quant à elle plus profitable.
La campagne 2021-2022 laisse des traces dans les comptes de la Sica Nord Céréales qui s’en sort bien malgré tout et envisage de nouveaux investissements pour poursuivre son développement. La récolte 2022, en cours de commercialisation, s’annonce quant à elle plus profitable.
Dans l’assemblée qui s’est réunie le 2 décembre dernier à Coudekerque-Branche pour la présentation de l’activité et des comptes de la Sica Nord Céréales, nombreux sont ceux à garder un souvenir amer de la moisson 2021. Pour son directeur, Joël Ratel, elle a été «mitigée» quand son président, Laurent Bué parle lui d’une récolte «qui n’a pas été très bonne…» La conséquence pour Nord Céréales, c’est un volume de céréales exporté en baisse en 2021-2022 (- 30 % par rapport à 2020), un chiffre d’affaires de 10,9 millions qui a suivi la même courbe (- 26 % par rapport à l’exercice précédent) et un résultat d’exploitation négatif (- 547 000 €). Le résultat net est de fait inférieur à ce que les actionnaires de la Sica ont l’habitude de connaître. Parmi les autres points marquants de l’exercice 2021-2022, Nord Céréales avait dû faire face à des absences de personnel liées à la Covid ou encore la rénovation d’outils du silo.
Efforts gagnants sur la qualité
Lors de la campagne dernière qui aura vu transiter 1,550 million de tonnes de céréales par le port de Dunkerque, la Chine s’est hissée à la première place des acheteurs de la place dunkerquoise. En seconde position se trouve le Maroc, suivi de l’Union européenne, de l’Algérie, du Mexique, des Philippines, de Cuba ou encore de la Tunisie. Un casse-tête ? Pour Nord Céréales, il s’agit au contraire d’un atout : «Cette diversité des destinations est à la fois importante et intéressante et on la retrouve dans d’autres ports…», assure son directeur. Avoir face à soi plusieurs destinations permet ainsi d’avoir le meilleur débouché pour des qualités diverses, même si, comme l’assure Joël Ratel, «les organismes stockeurs pour lesquels nous travaillons ont fait des efforts sur la qualité et cela se voit ! Avec de meilleures qualités, on est davantage maître de notre destin.» La diversification des activités de Nord Céréales, engagées depuis 2018, est aussi un atout : «Si nous n’avions pas les diversifications – importation de maïs et de granulés de bois –, nous aurions eu un résultat négatif, même si l’exportation de céréales reste notre cœur de métier et notre priorité», poursuit le DG de la Sica.
Meilleur en 2022
Après une campagne 2021-2022 en demi-teinte, Nord Céréales estime dès à présent que la campagne 2022-2023 devrait être plus favorable grâce notamment à une récolte supérieure de 15 à 20 % dans les Hauts-de-France et le Grand Est par rapport à l’an dernier. «Les rendements sont là, la qualité aussi et le séchoir ne devrait pas être utilisé…», constate Joël Ratel. Au prix actuel de l’énergie et même si Nord Céréales semble avoir plutôt bien négocié son approvisionnement en électricité pour les trois prochaines années, mettre en service un séchoir est un luxe.
En termes de commercialisation, la dynamique est là puisque «fin novembre, nous avons déjà chargé plus de 1,2 million de tonnes de céréales, ce qui est un record depuis plus de dix ans», s’est réjoui Joël Ratel. Parmi les destinations «phare» des céréales françaises en 2022, «la Chine est au rendez-vous depuis un mois». Conséquence du conflit entre l’Ukraine et la Russie qui perdure, l’Égypte prend la première place parmi les clients de Nord Céréales (pour le blé) qui attend de voir comment vont se comporter les destinations traditionnelles que sont l’Algérie ou le Maroc.
Nouvelles capacités de stockage
C’est dans ce contexte favorable que les responsables de Nord Céréales sont revenus sur les investissements en cours. Après l’installation d’un nouveau portique de chargement, une autre phase de travaux devrait être prochainement lancée pour un montant de 22 millions d’euros. À la clé, c’est un nouveau silo qui devrait sortir de terre d’une capacité d’environ 30 000 tonnes. «Ensuite, on fera une pause pendant quelques temps afin de digérer les investissements et retrouver de la profitabilité pour dégager des bénéfices et en faire profiter nos actionnaires», a ajouté Laurent Bué. En 2022, malgré un résultat positif (+ 501 514 euros) lié au règlement d’un litige, la Sica Nord Céréales ne versera pas de ristournes à ses actionnaires. Une situation inédite depuis la création de cet outil.