Méthanisation : la région réaffirme ses objectifs
Métha’morphose, premier Salon régional dédié à la méthanisation, a réuni plus de 600 participants à Arras. L’occasion pour les acteurs de la filière de faire le point.
Les allées du village «méthanisation» n’ont pas désempli en cette journée de décembre à Artois Expo. Elles rassemblaient plusieurs exposants (constructeurs, partenaires, amont et aval) de la filière régionale. C’est la première fois qu’un événement de la sorte était spécialement consacré à la méthanisation et à ses enjeux dans les Hauts-de-France.
60 unités à l’étude ou en construction
Depuis quatre ans, la Région affiche clairement ses ambitions. Elle veut devenir le premier territoire européen de biométhane injecté dans le réseau. Pour réussir ce défi «le plus rapidement possible», des acteurs, et notamment les exploitants agricoles sont mobilisés dans le cadre de la 3e révolution industrielle (REV3), mouvement initié par Philippe Vasseur, ancien ministre de l’Agriculture et commissaire spécial pour la revitalisation et la réindustrialisation des Hauts-de-France.
«Nous allons atteindre cet objectif, assure ce dernier. Il y a actuellement huit unités en fonctionnement et soixante projets à l’étude ou en cours de construction. Une quarantaine de sites devraient fonctionner d’ici à 2020.» Des propos soutenus par Philippe Rapeneau, vice-président de la Région. «Nous sommes très optimistes pour l’avenir, indique-t-il. Notre rôle est d’accompagner les porteurs de projets publics ou privés ainsi que tous types d’unités.» Tous deux ont rappelé «l’indispensable coordination» à instaurer entre les différents maillons de la chaîne afin de mettre en œuvre efficacement des méthaniseurs.
Le technocentre
Afin d’impulser la filière naissante, un technocentre régional dédié à la méthanisation va voir le jour. Après un appel à projets lancé par le conseil régional, c’est la Communauté urbaine d’Arras qui a été retenue en octobre dernier pour accueillir le bâtiment. «Le but est de créer un site central de production, de démonstrations, de recherches et développement, et de formation, explique Philippe Vasseur. Il s’agit de faire germer des initiatives locales et de travailler en réseau avec tous les territoires.»
Des expérimentations y seront menées afin de guider les agriculteurs dans leurs projets et démarches. «Un chef de projet va être désigné au début de l’année 2018, puis une SAS sera créée, annonce le responsable. Il faudra alors construire un dossier solide pour que le technocentre soit opérationnel d’ici à trois ans». Un terrain de plus de 4 ha vient d’être réservé au projet, à deux pas de l’Ecopôle, à Saint-Laurent-Blangy. Le chantier est estimé à plus de 12 millions d’euros.
Le Métha’morphose
Le Comité opérationnel régional du biométhane injecté (Corbi) se réunit depuis quatre ans pour faciliter et accompagner les projets d’injection. Ce comité a décidé d’organiser un challenge d’innovation sur le biométhane à l’occasion de la journée Métha’morphose. Le «Métha’morphose challenge 2017» a récompensé la meilleure idée d’innovation en lien avec les enjeux régionaux de développement de la méthanisation et/ou du déploiement de flottes et de stations GNV (gaz naturel véhicule).
Edouard Degorgue, Louis Thibault et Alexis Renault, élèves de l’Institut catholique d’arts et métiers (Icam), ont remporté le prix avec leur projet «Bio’box».