Aller au contenu principal

Politique
Michel Barnier, un ex-ministre de l’Agriculture à Matignon

L’ancien ministre de l’Agriculture de François Fillon a laissé une forte empreinte dans le monde agricole, notamment pour avoir appliqué le Grenelle de l’environnement et le bilan de santé de la Pac. Le Savoyard garde une image très clivée, d’une part, bête noire des céréaliers et, de l’autre, héros des éleveurs ovins.

Michel Barnier est depuis le 5 septembre 2024 le Premier ministre de la France.
Michel Barnier est depuis le 5 septembre 2024 le Premier ministre de la France.
© Capture d'écran - X

Dans un communiqué paru le 5 septembre, l’Élysée annonce que le président de la République a nommé Michel Barnier comme Premier ministre. L’ancien député de Savoie est bien connu du monde agricole pour avoir été ministre de l’Agriculture de François Fillon de 2007 à 2009. Sous son mandat, il a négocié le bilan de santé de la Pac et son application française, ainsi que l’application du Grenelle de l’environnement, et l’interdiction des OGM. Il reste connu comme un défenseur des éleveurs et un précurseur sur les questions environnementales.

Lors du bilan de santé de la Pac, Michel Barnier avait obtenu une «boîte à outils» qui donnera à la France une belle marge de manœuvre pour formater à sa manière le volet national de la Pac : 1,4 milliard d’euros avait été réorienté vers l’assurance récolte, l’herbe, l’élevage ovin – ce qui lui valut une ovation sans précédent au congrès des producteurs d’ovins. Il a été en revanche la bête noire des céréaliers, principaux perdants de la réforme, d’autant plus que son gouvernement se positionnait pour l’interdiction du maïs génétiquement modifié Mon 810.

 

HVE, OGM, LME

En tant que ministre de l’Agriculture, Michel Barnier laisse l’image d’un homme ouvert aux questions environnementales. Il traduira le Grenelle de l’environnement en quatre plans : le premier plan Ecophyto de réduction des pesticides ; un plan de relance du bio ; un programme de certification à haute valeur environnementale (HVE) ; un plan de performance énergétique des exploitations. Il aura également eu à appliquer les règles européennes pour réduire les nitrates en Bretagne. Il terminera son mandat avec le soutien du président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer - mais le syndicat majoritaire frisera toutefois la scission d’une partie des céréaliers.

Bien sûr, le Savoyard n’a pas remporté toutes ses batailles. Bien qu’opposé à son principe, Michel Barnier n’a pas réussi à empêcher la fin des quotas laitiers - face à une commissaire à l’Agriculture très libérale, Mariann Fischer Boel -
ni à jeter les bases d’une Pac forte. C’est aussi son gouvernement qui adoptera la loi de modernisation de l’économie (LME), réputée avoir accéléré la guerre des prix entre les distributeurs.

Après son passage Rue de Varenne, Michel Barnier ne s’éloignera pas complètement de l’agriculture. En 2019, alors négociateur en chef de l’Union européenne sur le dossier du Brexit, il livrera un vibrant plaidoyer pour l’Union européenne au congrès de la FNSEA.

 

Les syndicats agricoles veulent  des mesures rapides

Réagissant à la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre, la FNSEA, les JA et la Confédération paysanne ont demandé des mesures rapides, rappelant les crises en cours (sanitaires, récoltes), les dossiers en cours (LOA) et les mobilisations du début d'année. FNSEA et JA demandent, dans un communiqué, que l'agriculture soit placée «dans les priorités immédiates» du gouvernement, appelant le Premier ministre à «se saisir au plus vite» de son projet de loi «Entreprendre en agriculture», présenté la semaine dernière. Ils appellent à «concrétiser l’ensemble des mesures annoncées par le précédent gouvernement pour répondre à la crise» et «aboutir» sur le projet de Loi d'orientation agricole (LOA), dont l'examen s'est arrêté à l'issue de la première lecture à l'Assemblée nationale. Objectif pour les deux syndicats : «aller plus loin sur des mesures de production, de compétitivité et de simplification absolument indispensables aux agriculteurs, confrontés à un renouvellement des générations inédit». Quant à la Confédération paysanne, elle demande à être reçue «en urgence» par le nouveau Premier ministre, notamment en raison de la crise de FCO (fièvre catarrhale ovine) et de MHE (maladie hémorragique épizootique) en cours en élevage. Elle souhaite aborder les thèmes suivants : «les prix et le revenu, la régulation des marchés et la fin des accords de libre-échange, une Pac redistributive et des politiques publiques de protection des paysans et paysannes face aux aléas climatiques et sanitaires».

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Avec une augmentation de surface de 10 %, la sucrerie démarre quinze jours plus tôt que l’année dernière.
La sucrerie de Sainte-Émilie fait tourner ses rouages bien huilés

La campagne 2024-2025 a démarré à la sucrerie Cristal Union de Sainte-Émilie. Après une année «test», les équipes ont appris à…

Leclerc négociations commerciales
E.Leclerc sanctionné d’une amende de 38 millions d’euros

Selon Michel-Édouard Leclerc, assignations et sanctions dans la foulée de négociations commerciales ne sont pas vraiment une…

Épandages organiques : quelques principes pour en tirer le meilleur

Après la moisson, vient la période des épandages des produits organiques. Ces produits sont une source d’éléments fertilisants…

Le préfet de la Somme a passé une bonne partie de la journée accompagné des JA et de leurs partenaires sur le site de Plaine en fête, à l’écoute.
À Plaine en fête, une terre favorable à l’exposition de revendications

L’événement de rentrée organisé par les Jeunes agriculteurs de la Somme à Faverolles, dans le Santerre, a été l’occasion d’une…

Dans la Somme, 3 586 ha seraient classés zones humides, dont 2 761 ha dans les Bas-champs et le Marquenterre, et 824 ha en vallées de la Somme et de l’Avre.
La FDSEA alerte sur la nouvelle cartographie des zones humides

La Pac 2025 prévoit l’application d’une BCAE 2 (bonne condition agroenvironnementale numéro 2) consacrée aux zones humides.…

FCO Somme ovins bovins vaccination
Six foyers de FCO officiellement recensés dans la Somme

La préfecture de la Somme vient de confirmer ce vendredi 30 août l’identification de six foyers de fièvre catarrhale ovine (…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde