Cultures
Moisson 2012 : quelques enseignements et préconisations
La chambre d'agriculture de la Somme tire le bilan de la moisson et donne ses préconisations pour les semis d'automne.
Les ingénieurs conseil de la chambre d'agriculture ont organisé fin août une dizaine de réunions de bilan de moisson sur les différents secteurs du département : Conty, Ailly-sur-Noye, Thieulloy l'Abbaye, Villers-Bocage, Tours-en-Vimeu, Quend, Montdidier, Estrées-Mons, Gorenflos et Dompierre. C'est l'occasion d'échanger «à chaud» les principaux enseignements de la campagne par secteur géographique homogène. Après avoir abordé le choix des variétés en présentant les résultats des essais du Comité technique céréales à paille (voir en pages suivantes), les éléments clés des itinéraires techniques des cultures d'automne ont été présentés.
Colza : trois points ont marqué la campagne
- Le développement de certaines adventices dans des secteurs traditionnels de production de colza comme le géranium et l'anthrisque (ombellifère). Dans ces situations, le désherbage doit être ajusté en utilisant les matières actives les plus efficaces.
- L'importance des pesées de colza à l'entrée de l'hiver et la sortie de l'hiver pour mieux gérer la fertilisation. En effet les feuilles détruites par le gel fournissent de l'azote utilisé par le colza au printemps. Il doit être pris en compte pour optimiser la fertilisation. L'outil de pilotage Farmstar est très pertinent car il prend en compte ces données.
- Le charançon de la tige devient l'ennemi n°1 du colza avec des dégâts supérieurs à celui du méligèthe. Les vols doivent être suivis par piégeage durant la montaison et l'intervention doit se faire dans les huit jours qui suivent les premières captures.
Escourgeon : réflexion sur les hybrides
Les résultats d'expérimentation 2012 confirment la nécessité de ne pas réduire la densité de semis des variétés hybrides. Dans ces conditions, le coût de semence des hybrides est plus élevé de 108 EUR par ha environ. Le seuil de rentabilité est proche de 6 qx, il est tout juste atteint en moyenne dans les essais départementaux.
Blé : les variétés au cas par cas
La vingtaine de résultats d'essais permet de fournir des préconisations variétales dans chaque situation : en limon, en craie, en semis précoce, en semis tardif, en précédent maïs, en protection intégrée.
Les dates de semis et les densités préconisées par la chambre d'agriculture sont confirmées. En effet les semis «hors créneau» et les densités très élevées ont été fragilisés par le gel.
Azote : 2012 remet les pendules à l'heure
Suite à l'année particulière 2011, de nombreuses questions étaient posées concernant les stratégies d'apport. Un premier résultat d'essai mis en place à Drucat confirme les règles préconisées ce printemps :
- Utiliser un outil de pilotage pour ajuster la dose prévisionnelle.
- Au moins 50 % de l'azote doit être épandu avant le redressement (25 mars en moyenne).
- L'impasse du premier apport est à exclure en sol superficiel ou si les reliquats sont faibles.
- La stratégie «décalé» ne pose aucun problème en sol profond avec reliquats élevés. Dans ce cas le premier apport sera réalisé au plus tard le 15 mars en prenant en compte les prévisions météorologiques
Echecs de désherbage : ne pas oublier les leviers agronomiques
Les défauts de contrôles de certaines graminées (vulpins, ray-grass ...) ont fait l'actualité des réunions. Ce fut l'occasion pour les techniciens de rappeler l'importance des conditions d'application des herbicides et les leviers agronomiques : importance de la rotation et alternance culture de printemps et culture d'hiver, le recours au labour dans certaines situations, la pratique des faux semis, le décalage de la date de semis .
Protection intégrée : 85,7 q en moyenne
Les performances de la protection intégrée se confirment en 2012. La moyenne des 160 premières parcelles analysées à ce jour se situe à 85,7 q, proche de la moyenne départementale (tableau 2). Les semis trop précoces (antérieurs au 10 octobre) et les blés sur blés sont pénalisés, ce qui confirme les conseils de l'automne dernier.
La marge brute moyenne est supérieure de 71 EUR à la moyenne départementale et l'IFT moyen est de 4,1 (- 36 % à la référence régionale). Cet IFT est en hausse en comparaison à 2011, hausse liée à la pression des maladies.