Molliens-Dreuil : «devenir agriculteur ne s’improvise pas, ça se prépare»
Echo de l'assemblée cantonale de Molliens-Dreuil
C’est à Camps en Amiénois, le jeudi 6 décembre, que s’est tenue l’assemblée du canton de Molliens. Le président, Patrick Lépine, est revenu sur les moments forts de l’année et notamment Plaine en fête qui s’est déroulé à Quesnoy sur Airaines et la foire de Saint-Clément à Airaines, axée sur l’élevage ovin. Le conseiller général, Jean-Jacques Stoter, est intervenu pour faire le point sur le remembrement. «La démarche est enclenchée depuis cinq ans. Au départ quelques communes étaient intégrées, désormais le remembrement s’étend sur onze communes, soit 4700 ha aménageables. C’est le remembrement le plus important, jamais effectué dans le département». Les surfaces en jeu sont donc importantes et la réticence des habitants persistent. Jean-Jacques Stoter a aussi évoqué le projet du Scot (schéma de cohérence territoriale) du grand bassin amiénois qui arrive à son terme suite à l’enquête publique effectuée en septembre. Il sera question notamment de limiter le terrain des propriétés privées à 750 m² en moyenne. Le conseiller général a ajouté qu’il fallait sensibiliser les gens au foncier, un élément capital pour l’agriculture.
Autre sujet évoqué, l’installation des jeunes. Anne Catteau, d’Ori Agri-Conseils, est revenue sur les différentes étapes du parcours à l’installation. «Devenir agriculteur ne s’improvise pas, ça se prépare», a-t-elle souligné, rappelant que l’installation devait s’anticiper au moins un an à l’avance. Puis, elle a détaillé les aides existantes, attribuables sous certaines conditions. «En moyenne un JA peut espérer 45 000 € d’avantages cumulés sur cinq ans, parfois plus, parfois moins» a-t-elle précisé.
L’installation : un projet de vie à anticiper
La parole a ensuite été laissée aux JA présents dans la salle. Sans négliger l’importance des aides, Romain Dubois a déclaré qu’elles ne devaient pas empêcher les jeunes de se faire du revenu. «L’installation est un projet de vie, le parcours à l’installation ce n’est pas que pour l’argent, ça permet aussi de poser le projet, de le réfléchir entouré par des professionnels», a-t-il commenté. La lourdeur administrative dans les parcours est souvent dénoncé, «mais moi j’ai été installé en quatre mois», a témoigné Guillaume Clop. Anne Catteau l’a appuyé en disant que certains délais peuvent être maitrisés.
Anne Catteau a également présenté les dispositifs existants pour les cédants : le diagnostic installation, les aides à la transmission, le répertoire départemental installation dans lequel de futurs cédants peuvent s’inscrire. Divers organismes peuvent aussi les aider : la Safer, terre de liens, des agences immobilières, des notaires. Mais le bouche à oreille reste le meilleur moyen pour trouver un successeur.