MSA : «Nous voulons rester au plus proche des gens»
En arrivant à la présidence, Pascal Cormery entend conforter les valeurs
et les spécificités de la MSA, un régime professionnel, le guichet unique
et la proximité avec les adhérents.
Issue des élections du mois de janvier dernier, la gouvernance de la MSA a été profondément renouvelée. Ainsi sur les 35 caisses régionales, 18 ont élu un nouveau président. Soit plus de la moitié.
Le conseil d’administration de la Caisse centrale compte pour sa part treize nouveaux administrateurs avec à sa tête deux nouvelles personnalités : le président Pascal Cormery, agriculteur en Gaec, en Indre-et-Loire, qui succède à Gérard Pelhâte, et Thierry Manten, en tant que premier vice-président, cadre supérieur au Crédit agricole de la Somme qui représente les salariés.
A l’aube de sa nouvelle mandature de cinq ans, Pascal Cormery a insisté, lors d’une conférence de presse, le 26 juin, à Bagnolet, en région parisienne sur «les fondamentaux» de la MSA dans lesquels il entend s’inscrire. «Nous voulons maintenir la qualité du service à nos adhérents», a-t-il indiqué en s’appuyant sur les 250 agences d’accueil que compte la MSA sur tout le territoire et les 24 000 délégués cantonaux élus en janvier dernier.
La MSA reste et restera très attachée au maintien du guichet unique qui permet à chaque assuré d’avoir un seul interlocuteur pour tout ce qui concerne sa santé, sa retraite et sa famille. De même qu’elle continuera à défendre un système professionnel qui associe salariés et non salariés de l’agriculture dans un même régime.
Concilier ambitions et économies
Cela étant, la MSA va devoir se préparer à des négociations «délicates», à partir du mois de septembre, avec ses ministères de tutelle (Agriculture, Santé et Finances) afin d’obtenir une convention d’objectifs et de gestion (COG) satisfaisante. Michel Brault, directeur général de la Caisse centrale, s’attend à une nouvelle réduction budgétaire. Si la Caisse défendra le maintien de l’intégralité de son personnel, la tutelle devrait, selon Michel Brault, demander une suppression de 2500 à 3000 postes. «On devrait arriver à un accord à la fin du mois de décembre autour de 1000 à 1200 postes non remplacés», affirme-t-il, ajoutant que «aujourd’hui, seuls 30% des départs à la retraite sont remplacés».
La MSA reste optimiste. «Nous avons déjà su nous restructurer», se félicite Pascal Cormery, qui envisage différentes solutions face à la réduction budgétaire. Parmi elles, la mutualisation de certaines «activités mineures», en back office telles que les services comptable ou juridique, pour les caisses voisines.
Conforter le rôle de la MSA sur le terrain
Sur le terrain, le nouveau président a également affiché quelques priorités. D’abord, l’attention aux jeunes et notamment aux jeunes qui s’installent et pour lesquels la MSA entend accorder «un accompagnement particulier». Les secteurs en crise, bovins viande, porcs, font également l’objet d’une juste préoccupation. «La MSA consacre 30 millions d’euros à la prise en charge des cotisations sociales et 105 millions d’euros pour accorder des échéanciers de paiement», indique le président.
Très attachée à sa présence sur les territoires ruraux, la MSA continuera à s’engager au maintien des personnes âgées à leur domicile, ainsi qu’au déploiement des maisons de santé rurales pour faire face à la désertification médicale, a précisé le président, qui entend conforter le rôle et la spécificité de la MSA sur le terrain.
La revalorisation des petites retraites sur les rails
Conformément à l’engagement du gouvernement de revaloriser les petites retraites agricoles à 75 % en trois étapes, la MSA fera le nécessaire à la fin de l’année. Michel Brault, le directeur général de la MSA, en a donné l’assurance, le 26 juin. La première étape, qui vise à atteindre 73 % du ,Smic sera effective le 8 novembre prochain. 246 000 bénéficiaires, soit un retraité sur six, recevront donc un complément de retraite avec effet rétroactif au 1er janvier 2015. Soit 26,5 €/mois en moyenne pour une enveloppe totale de 78 millions d’euros. La deuxième étape, à 74 % du Smic, se concrétisera en 2016, et la troisième, à 75 %, en 2017.
Le directeur a également évoqué la lutte contre la fraude. En 2014, la MSA a ainsi pu récupérer 25,4 millions d’euros, dont 9,4 millions au titre de prestations indues, et 15,9 millions de cotisations sociales non acquittées.
S’agissant du régime social des indépendants (RSI), qui connait actuellement de graves difficultés, «la MSA est candidate à la reprise», a confirmé Michel Brault. Mais pas question d’une fusion avec la MSA à laquelle les instances dirigeantes s’opposent.