Négociations commerciales : «application inégale» et manque de données
A l'issue de la réunion du Comité de suivi de relations commerciales au ministère de l'agriculture le 19 janvier, la secrétaire d'Etat auprès du Ministre de l’Economie, Delphine Geny-Stephann, a annoncé que les «premiers éléments issus des contrôles en cours et les échanges de la réunion ont mis en lumière une application inégale de la charte». Stéphane Travert a précisé que les données fournies par chacune des parties prenantes nécessitaient «des précisions».
Les données fournies par les distributeurs font surtout état de demandes de hausses de la part de l'industrie agroalimentaire - dont l'ampleur ne serait pas justifiée par l'évolution des cours des matières premières - et celles de Coop de France et l'Ania de demandes de baisses «préoccupantes» de la part de la grande distribution, y compris sur des marchés où les cours ont progressé, rapporte Christiane Lambert, présidente de la FNSEA qui se demande : «qui est le menteur?».
Pour la FNSEA et les JA, le comité de suivi « a fait malheureusement la démonstration que rien n’a changé en matière de négociations commerciales » et que « même la loi actuelle n’est pas respectée ». Les deux syndicats dénoncent « une véritable braderie des produits agricoles » avec des côtes de porc à 1,77 €/kg, du lait bio à 67 centimes d’euros le litre, ou des pommes de terre à 11 centimes le kilo. Ils se disent être « prêts à appeler nos réseaux à aller faire la police des prix dans les magasins », comme c’est déjà le cas spontanément dans certains départements. Ils demandent « une loi contraignante et ferme, qui applique en cas d’infraction des sanctions dissuasives ».
Le délégué général de la FCD (distributeurs), Jacques Creyssel, regrette par ailleurs que dans le secteur laitier, une partie des industriels n'ait pas encore communiqué les prix prévisionnels aux producteurs, comme cela est demandé par la loi Sapin 2. Les négociations commerciales ont débuté il y a six semaines et doivent s'achever dans six semaines. «C'est à la fin de la foire que l'on compte les bouses», commente Jacques Creyssel.