Agroalimentaire
Nestlé discute de la cession de Mousline® à un fonds d’investissement français
Le géant de l’agroalimentaire, qui avait annoncé en octobre dernier son intention de se séparer de la marque Mousline® et de son usine de Rosières-en-Santerre (80) a sélectionné un repreneur potentiel mardi 22 mars pour une phase de négociation exclusive.
Le géant de l’agroalimentaire, qui avait annoncé en octobre dernier son intention de se séparer de la marque Mousline® et de son usine de Rosières-en-Santerre (80) a sélectionné un repreneur potentiel mardi 22 mars pour une phase de négociation exclusive.
L’usine de fabrication de flocons de purée de pommes de terre installée à Rosières-en-Santerre (80) et la marque Mousline® vont bel et bien changer de main. Propriété du géant suisse de l’agroalimentaire Nestlé, les deux outils pourraient en effet être bientôt rachetés par un fonds d’investissement français connu sous le nom de FnB Private Equity, a-t-on appris le 22 mars. Si le conditionnel reste de mise, c’est parce que la cession n’est pas effective et que les acteurs du dossier sont entrés « dans une phase de négociation exclusive », expliquait-on chez Nestlé, le 23 mars. Selon le groupe qui ne confirme pas le nom du partenaire avec qui il est entré en négociation, ce sont « la fiabilité et la solidité » de cette structure qui ont penché en sa faveur parmi plusieurs autres candidats, fonds d’investissements et industriels.
Le meilleur a gagné
S’il s’agissait effectivement de FnB, de quoi parle-t-on ? FnB se présente comme « un fonds d’investissement français animé par une équipe de spécialistes chevronnés de l’agroalimentaire, forts de leurs expériences opérationnelles, managériales et d’investissement ». La structure d’accompagnement explique intervenir en tant « qu’actionnaire majoritaire dans des PME qui transforment et commercialisent des produits alimentaires (…) au moment d’une transmission, d’un changement de gouvernance ou d’une opération sur le capital ». Ses cibles privilégiées sont des PME agroalimentaires européennes, dont le chiffre d’affaires est compris entre « 15 et 100 millions d’euros ». Dans son portefeuille, des noms plus ou moins connus : Henri Raffin (charcuterie), Accent Bio (grossiste bio) et les entreprises spécialisées dans l’alimentation animale Billaud Grains, Coustenoble ou encore France Aligrain.
Croissance et diversification de l’usine
A Rosières-en-Santerre, la maire de la commune, Brigitte Maille-Barbare expliquait le 23 mars avoir été informée « la veille (le 22, ndlr), personnellement, par le directeur de l’usine ». Une surprise ? Pas vraiment, mais elle est satisfaite que l’usine de transformation de pommes de terre continuera son activité, après que la question se soit invitée au conseil municipal, la semaine dernière : « J’ai appris qu’il s’agissait d’un fonds d’investissement qui a déjà procédé à la reprise de plusieurs fleurons agroalimentaires français, a réagi l’élue. Il m’a été confirmé que son intention est de développer la marque Mousline® et l’usine de Rosières ». Une bonne nouvelle pour le territoire, donc ? « Évidemment,assure Mme Maille-Barbare. Nous avons la garantie que la production sera maintenue et que les emplois seront préservés, voire augmentés. Il n’y a pas d’inquiétude à avoir, que ce soit pour les salariés comme pour les agriculteurs ». Nestlé confirme de son côté que le repreneur potentiel a inscrit la croissance du site et la diversification de ses activités parmi ses priorités.
Quelle suite ?
Pour le président du groupement des producteurs de la Sitpa de Rosières-en-Santerre, l’enthousiasme n’était pas le même, mercredi après-midi : « On ne sait pas encore grand-chose, si ce n’est qu’il s’agit d’un fonds d’investissement français », témoignait Jean-Luc Guyon. « Les élus de la commune ont été informés. Les salariés aussi. En ce qui concerne les producteurs, on aimerait pouvoir les réunir ». Jean-Luc Guyon confirme la phase de « négociation exclusive » engagée entre Nestlé et le potentiel repreneur du site Mousline® de Rosières-en-Santerre et de la marque, mais s’interroge sur la suite : « Comment voudra fonctionner le prochain propriétaire, c’est cela que nous voulons savoir », dit le président de la Sitpa. Du côté de Nestlé, aucune date de cession n’est précisément arrêtée, mais il se pourrait bien que Mousline et son usine aient changé de main « dans le courant de l’année 2022 ».