Orges : le rendement frise les 100 quintaux
Comme prévu, à part quelques parcelles ici ou là, la moisson des escourgeons est terminée.
Quelle que soit la zone géographique du département, tous les responsables d’organismes stockeurs annoncent un rendement moyen de 95 quintaux, voire plus. Plusieurs parcelles ont donné jusqu’à 120 quintaux de grains ! Généralement, la palme revient aux variétés hybrides, mais Benoît Dewas, directeur de Sana Terra, souligne que des lignées comme Etincel sont très bonnes en rendement également.
Il ne restait à moissonner en ce milieu de semaine qu’une petite dizaine de pour cent dans le secteur Ouest de Noriap, selon Xavier Becquet, chef de région, ainsi qu’autour de Roisel, selon Thomas Malcorps pour Céréna, et seulement 2 à 3 % pour Calipso selon David Favier, directeur. Le secteur Capseine est partagé entre la zone de Corbie, qui est terminé, et celle de Hornoy, où il restait environ un quart des surfaces à moissonner. Pour le secteur Sud de Noriap comme pour Sana Terra, c’est terminé depuis la fin de la semaine dernière.
Taux de protéines un peu faible
Globalement, la qualité est aussi au rendez-vous, notamment sur les critères humidité et poids spécifique. Ce dernier est très bon, puisqu’il se situe le plus souvent entre 68 et 69 kilos l’hectolitre, avec des pointes à 74 ou 75 kilos tout à fait exceptionnelles. Le classement à destination brassicole ne donnera pas de souci particulier, tout en nécessitant un travail du grain lié à un taux de protéines un peu faible.
«A moins de 9,5 % de protéines, c’est un souci pour les malteurs», rappelle Benoît Dewas, dont la moyenne pour Sana Terra est à 9,8. Les autres réceptions donnent des moyennes en taux de protéines à peine supérieures. Entre 75 et 80 %, parfois moins, parfois plus, le calibrage reste correct. La destination brassicole est aussi une question d’opportunité de valorisation. «Nous classons Etincel par précaution, au cas où, mais elle ne sera calibrée qu’en cas d’offre de prix intéressante, car nos orges d’hiver alimentent essentiellement le marché fourrager», précise David Favier.
Côté pois, colza et blé
De rarissimes réceptions de pois d’hiver ou de printemps, de colza ou de blé ont eu lieu ces jours-ci, mais elles sont très peu significatives pour en tirer des tendances sauf à dire que le premier critère qui doit guider la décision de faire entrer une moissonneuse dans une parcelle doit être la maturité. «Professionnels du stockage des grains, nous attendons des producteurs qu’ils soient de bons professionnels du battage», rappellent en cœur les responsables d’organismes stockeurs.
L’humidité de l’échantillon ne doit pas être le seul critère à prendre en compte. La physiologie de la plante donne des signes indicateurs de son évolution que les conseillers techniques ont appris à lire et à analyser pour aider à prendre la bonne décision au bon moment. Au final, le producteur patient s’y retrouve, car le grain mûr apporte de nombreux avantages à celui qui est chargé de le conserver et, au final, le potentiel de valorisation n’en est que meilleur.