Pac : la Région fait part de ses inquiétudes
Eurodéputé et membre titulaire de la commission Agriculture au Parlement, Michel Dantin était de passage dans le Nord pour évoquer la Pac post 2020, dont les discussions débutent.
Représentants syndicaux, élus de la chambre d’agriculture ou de la Région… Tous avaient rendez-vous le 20 novembre, au siège du Conseil régional des Hauts-de-France pour une après-midi d’échanges autour de la Pac 2021-2027.
Député européen et spécialiste des questions agricoles françaises, Michel Dantin avait rallié Lille depuis Bruxelles pour écouter les revendications de la profession à l’aube des grandes tractations pour l’élaboration d’un nouveau projet commun pour l’agriculture.
Inquiétudes sur le budget agricole
«L’agriculture des Hauts-de-France possède un double visage, a introduit Michel Dantin. Il y a les productions de masse, d’une part, (céréales, betteraves…) et des créneaux spécialisés de l’autre, avec des outils de valorisation propres (légumes, fécule, lait…). L’objectif est d’assurer le maintien de ces activités diversifiées qui symbolisent tout un métier.»
A l’heure où des craintes s’élèvent quant à la possible diminution du budget de la prochaine version de la Pac (toujours première politique de l’Union européenne à ce jour), en faveur du secteur de la défense notamment, les responsables régionaux ont fait valoir leur souhait de voir pérenniser une Pac forte.
Près de 700 millions d’euros d’aides directes sont en effet captées par les Hauts-de-France chaque année. «Il est essentiel de tenir ce budget sur notre territoire si l’on veut rester compétitif et poursuivre les efforts de modernisation ou de diversification entrepris», a défendu Marie-Sophie Lesne, vice-présidente de la Région en charge de l’agriculture.
«Avec la globalisation des échanges, nous sommes entrés dans un monde concurrentiel, renchérit Christophe Buisset, président de la Chambre d’agriculture des Hauts-de-France. Sans soutien suffisant, il peut être difficile de tirer son épingle du jeu.»
Une vision qu’entend défendre Michel Dantin. «La France doit tenir son rôle de grande puissance agricole et se mobiliser pour proposer, entre autres, des outils de sécurisation des marchés ou lors d’aléas (climatiques et sanitaires) qui deviennent nécessaires aujourd’hui», s’exprime-t-il.
Pour les coordinateurs des groupes politiques de la commission de l’agriculture du Parlement européen, le dépôt des amendements contenant les premières propositions législatives pour la prochaine Pac est à effectuer le trois décembre au plus tard.