Pesticides dans l'eau : l’UIPP dénonce une communication « alarmiste »
Sans ouvertement dire que les chiffres de l’association UFC-Que choisir sont quelque peu biaisés, l’Union des industries de protection des plantes (UIPP) rappelle que la distribution d'eau potable en France bénéficie d'un cadre réglementaire très strict.
Sans ouvertement dire que les chiffres de l’association UFC-Que choisir sont quelque peu biaisés, l’Union des industries de protection des plantes (UIPP) rappelle que la distribution d'eau potable en France bénéficie d'un cadre réglementaire très strict.
Selon l’association UFC-Que Choisir, « les pollutions agricoles constituent toujours les premières causes de contaminations » de l’eau notamment en zones rurales et de montagne, a-t-elle indiqué le 20 avril. Elle s’appuie sur la mise à jour de son étude nationale sur la qualité de l'eau potable et une carte interactive accessible au grand public. Ainsi « 450 000 consommateurs boivent une eau dépassant les normes maximales en pesticides et 148.000 une eau contaminée par les nitrates » souligne-t-elle citant notamment des villes moyennes comme Château-Gontier (Mayenne) salie aux pesticides, Chinon (Indre-et-Loire) polluée aux nitrates et d’autres plus petites comme Saint-Pierre-des-Echaubrognes (Deux-Sèvres), cette dernière ayant des soucis de canalisations et de nickel ou encore Gramont (Tarn-et-Garonne) qui a des problèmes de chlorites.
L’association pointe aussi du doigt le coût de la dépollution qui « représente entre 750 millions et 1,3 milliard d'euros par an, intégralement financé par les consommateurs via leurs factures d'eau », indique-t-elle. « Les gouvernements français ne veulent pas contraindre les agriculteurs à respecter la réglementation environnementale. Nous en payons les conséquences et le coût au niveau de la facture d'eau », a dénoncé Olivier Andrault, chargé de mission à UFC-Que choisir.
Jouer sur la peur
L’Union des industries de la protection des plantes (UIPP) a réagi le 21 avril en rappelant « qu’en France, la distribution d’eau potable bénéficie d’un cadre réglementaire très strict, protecteur des consommateurs. Dans l’immense majorité des cas, les Français bénéficient d’une eau potable de très bonne qualité », a-t-elle indiqué.
Sans ouvertement dire que les chiffres de l’association sont quelque peu biaisés, l’UIPP remarque qu’en 2018 « seules 9 000 personnes en métropole (0,01 % de la population) ont connu une situation de non-conformité conduisant à une restriction dans l’usage ou dans la distribution de l’eau du robinet en raison de la présence de résidus de pesticides. Et depuis 2003, le nombre de personnes touchées par ces restrictions ponctuelles a été divisé par 18 ». D’ailleurs l’UFC-Que choisir reconnaît elle-même que « 98 % des consommateurs ont accès à une eau conforme à la totalité des critères sanitaires, soit une progression de plus de deux points par rapport à la précédente étude de 2017 ».
Pour l’UIPP, cette annonce intempestive de l’UFC qui s’est associée à l’ONG Générations Futures cherche à jouer sur « la peur (du) grand public ». La directrice de l’UIPP, Eugénia Pommaret, souligne qu’en juin 2020, Que choisir avait dénoncé le « ton alarmiste » du rapport de Générations futures sur la présence de pesticides dans l’eau que l’association de consommateurs « appelait à prendre du recul sur les données ».
Pour la surveillance des produits phytopharmaceutiques, « le seuil réglementaire de 0,1 µg/L (microgramme par litre, ndlr) n’est pas fondé sur une approche toxicologique et n’a donc aucune signification sanitaire », conclut l’UIPP.