Pigeon ramier : comment limiter les dégâts ?
Le président des chasseurs de palombes a organisé une table ronde.
«Tous les indicateurs le prouvent, de plus en plus de pigeons ramiers, que l'on appelle aussi palombes, traversent la France ou y habitent», affirme Roger Mielhuerry, le président de l’association des chasseurs de palombes de la Somme (Label Bleu). Il s'exprimait lors d'une table ronde organisée à son initiative entre les fédérations de chasseurs du nord de la France, une représentante de l’administration et des représentants du monde agricole. Objet de cette réunion, faire le point sur la réglementation complexe et diversement interprétée concernant ces volatiles. Et envisager des solutions face aux dégâts qu'ils causent aux cultures.
«Le pigeon ramier ou palombe est un oiseau migrateur qui de début octobre à la mi- novembre traverse notre pays pour se rendre au sud de l’Espagne, du Portugal ou au Maroc», a-t-il expliqué. «Sa migration est suivie par le groupe d’investigations sur la faune sauvage qui depuis 1999, opère des comptages dans les cols pyrénéens, lieu de passage obligé pour gagner des pays plus cléments pour passer l’hiver. En 2012, les comptages sur les quatre cols pyrénéens d'Arnéguy, Banca, Sare et Urugne ont donné un total de 2 400 000 oiseaux qui ont franchi les Pyrénées. Or, malgré ce chiffre impressionnant, l’hiver 2012-2013 a connu une concentration très importante d’oiseaux hiverner en France".
Ceci explique sans doute les gros dégâts constatés cette année sur les cultures de colza, de pois et de maïs dans le département. «Nous avons obtenu le droit de tirer le pigeon au vol au lieu du pigeon posé mais la réglementation reste encore contraignante», a fait remarquer Michel Randjia, président de la commission dégâts de gibier de la Fdsea.
Au cours de la discussion, les instances agricoles et les instances cynégétiques ont proposé de formaliser un dossier pour demander un allongement de la période de chasse jusqu’au 31 mars, et ce afin d’éviter toute concentration d’oiseaux qui occasionneraient des dégâts dans les semis d'oléagineux. Ce dossier serait transmis au ministère de l’Ecologie.
Les représentants de la profession agricole regrettent toutefois que les responsables des chasseurs n’aient pas souhaité revoir la réglementation du pigeon lorsqu’il est classé nuisible. En effet le tir par poste fixe par fraction de 3 ha, limite les possibilités de destruction de ce nuisible.
D'autres solutions que le tir
Roger Miehluerry a rappelé que d’autres solutions que le tir existent pour protéger les semis et les récoltes. Il y a les effaroucheurs traditionnels comme les canons au carbure, mais leur efficacité est relative car l’oiseau s’habitue rapidement aux coups réguliers. On trouve aussi des effaroucheurs en forme de cerf-volants qui imitent les rapaces. "C’est très efficace même s'il faut un minimum de vent pour actionner le cerf-volant», a-t-il assuré. Un nouveau système est apparu, il s’agit d’un canon laser qui serait efficace sur un rayon de 2 km. Mais ce produit est onéreux, il est annoncé à 800 euros. On peut encore faire appel aux autoursiers qui avec leurs rapaces libèrent un champ très rapidement.
Roger Mielhuerry est joignable au 06 10 27 41 81 et Max Lapeyre (président des chasseurs de palombe du nord de la France) au 06 09 87 02 19 pour tout renseignement. Ils peuvent aller sur le terrain afin d’apporter la solution idéale.