Piloter le désherbage pour améliorer la compétitivité
En raison des conditions sèches et par crainte des aléas sur la culture du colza, les agriculteurs du Nord-Est ont eu davantage recours aux solutions de post-levée ces dernières campagnes.
En raison des conditions sèches et par crainte des aléas sur la culture du colza, les agriculteurs du Nord-Est ont eu davantage recours aux solutions de post-levée ces dernières campagnes.
Quel est le bon stade pour démarrer sa stratégie de désherbage ?
D’une manière générale, celle-ci doit, en premier lieu, être raisonnée en fonction de la flore adventice présente sur la parcelle. C’est en effet la gestion des graminées qui détermine le maintien ou non d’un passage en pré-semis ou prélevée. L’année 2021 est à nouveau marquée par une recrudescence de graminées dans les parcelles de céréales. Leur présence justifie le maintien d’une application de présemis ou de prélevée. La propyzamide en postlevée n’est pas suffisante pour bien contrôler les fortes infestations de graminées. Or, leur gestion dans la rotation est un défi majeur de la durabilité des systèmes céréaliers. De surcroit, les graminées peuvent concurrencer le colza à l’automne alors qu’une pleine croissance est requise pour faire face aux ravageurs d’automne.
Lorsque les infestations de graminées et de dicotylédones sont fortes, des programmes complets incluant présemis ou prélevée sont souvent nécessaires. Pour garantir un bon rapport qualité-prix des programmes incluant Mozzar/Belkar en poste-levée, l’application au semis se cantonnera à des solutions économiques (environ 40 E/ha) et orientées vers la cible graminée, vulpin et ray-grass en particulier : napropamide en pré-semis incorporé, Springbok (2 l/ha) ou métazachlore (1 à 1,5 l/ha selon usages autorisés).
Le métazachlore fait, depuis cette année, l’objet d’une réduction de la dose homologuée : 500 g/ha tous les trois ans ou 750 g/ha tous les quatre ans. Dans le cas des rotations longues, la dose de 750 g/ha permet de bien contrôler la pression graminée. En revanche, le métazachlore à 500 g/ha (mtz 500) est souvent insuffisant en situations de fortes infestations. À cette dose, il doit être complété. Les programmes mtz 500 + napropamide 500-600 g/ha ou mtz 500 + dimétachlore 300-500 g/ha sont à privilégier contre vulpin. Contre ray-grass, les bases dimétachlore, métazachlore associé ou non au dmta-P et les bases avec péthoxamide offrent des niveaux d’efficacité équivalents (cf. figure).
Pour ne pas prendre de risque
La stratégie «prélevée à dose modulée + post-levée» est aussi une stratégie d’assurance face au risque de levées échelonnées. Contre les dicotylédones, des post-levées s’avèrent efficaces sous réserve d’un bon positionnement. Mozzar/Belkar est un herbicide foliaire strict, c’est-à-dire qu’il n’est efficace que sur les adventices touchées. Comme les autres solutions de post-levée, il doit cibler un maximum d’adventices levées mais encore suffisamment jeunes. Cela implique une observation régulière de la flore présente dans la parcelle. Mozzar à 0,25 l/ha peut être positionné dès «4 feuilles» du colza où il est très efficace sur géranium. Il est néanmoins préférable d’attendre le 1er octobre afin d’élargir son spectre et de toucher le gaillet et les premières levées de véroniques ou de matricaires. Exceptionnellement, sur levées très précoces d’adventices (colza levé avant le 15 août) et en cas de forte pression de géranium, nous resterons sur une application dès «4 feuilles», quelle que soit la date d’apparition de ce stade. La construction d’un programme permettra également de renforcer la solution sur ses points faibles comme les crucifères ou les graminées.