Plaine en fête : ce qu'il ne fallait pas manquer
Partager, déguster, découvrir, s’amuser… Les plaisirs étaient multiples ce dimanche, à Gentelles, à l’occasion de l’édition de Plaine en fête 2018.
de discuter.» La foule est venue nombreuse à la rencontre du monde agricole.
«Après un an de travail, nous vous accueillons avec plaisir à Plaine en fête, reflet de la passion qui nous anime : le métier d’agriculteur !» Benjamin Bizet, président de la Plaine en fête 2018, qui avait lieu à Gentelles ce 2 septembre, plantait le décor dès le matin. Une fois le ticket d’entrée acheté, les visiteurs pénétraient dans un concentré du monde agricole samarien. Et il y avait de quoi faire.
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Le but principal de cette fête, qu’organisent chaque année les Jeunes agriculteurs de la Somme, est de créer du lien. «On reproche parfois aux agriculteurs d’être des “taiseux“, expliquait Françoise Crété, présidente de la FDSEA. Plaine en fête est l’occasion idéale de discuter et de remettre les choses dans le bon sens.»
Les visiteurs n’ont pas été avares de questions. «Je viens pour passer un bon moment avec les enfants, témoigne Sylvie, habitante de Boves. Mais j’en profite aussi pour interpeller les agriculteurs sur la question du glyphosate. Je trouve qu’on n’a pas assez entendu leur point de vue dans les médias.» Les professionnels de l’élevage, du machinisme, les coopératives, les syndicats agricoles, les semenciers, les producteurs locaux, les assureurs, et même les professionnels de l’enseignement étaient là pour répondre aux questions et pour expliquer leur métier.
Daniel Roguet, qui tenait l’un de ses derniers discours en tant que président de la chambre d’agriculture, tenait d’ailleurs à évoquer l’environnement, sujet de nombreuses discussions : «Je suis rassuré, car les agriculteurs sont prêts à faire beaucoup d’efforts. Mais il faut leur laisser du temps pour pouvoir mettre en place de nouvelles pratiques.»
Déguster
Une délicieuse odeur envahissait les narines dès l’entrée dans le site. Pour mettre les citoyens dans sa poche, quoi de mieux que de combler leur palais ? La diversité des productions était largement représentée. Outre l’impressionnant bœuf grillé, qui trônait devant le chapiteau, il fallait promener son nez du côté du marché fermier, composé d’une vingtaine de producteurs locaux. Croquer dans une baguette fraîche
«avocette», issue des blés de la Baie de Somme, goûter un morceau de poulet mariné des Volailles de Montplaisir, à Saint-Fuscien, ou craquer pour un yaourt au lait entier…
Agathe, quatre ans, avait opté pour une cuillère de miel des ruchers d’Embreville : «Ma maman a acheté le pot. Je vais le manger avec des crêpes», salivait-elle déjà. Pour sa mère, Nathalie, ce marché fermier était l’occasion de remplir le frigo de produits dans lesquels elle a confiance. «J’achète de plus en plus en circuit court, assure-t-elle. ça me prend un peu plus de temps, mais je me suis rendue compte que ce n’était pas forcément plus cher. Surtout, je sais d’où ça vient, et le goût n’est pas comparable avec ceux des produits industriels !» Daniel Roguet l’affirmait : «Le circuit court n’est peut-être pas la réponse à tous les problèmes de l’agriculture, mais il fait partie des solutions, et nous devons le soutenir.»
Découvrir
Plaine en fête, c’est bien sûr le rendez-vous des agriculteurs. «Comment s’est passée ta moisson ?», «Qui va traire à ta place ce soir ?», «Et toi, t’as ensilé ton maïs ?». Mais entre ces discussions de spécialistes, se faufilaient avec curiosité les novices de l’agriculture. Mathieu et Julie, Amiénois depuis deux semaines en raison d’une mutation, profitaient de la journée pour faire découvrir le milieu à leurs enfants. «Ils ont fait un tour de tracteur, ont touché une vache pour la première fois et ont découvert la traite des laitières. C’est vrai qu’en vivant en ville, on s’éloigne de toutes ces pratiques, et c’est dommage. Une fête comme celle-là est l’occasion de se remettre à niveau !»
S’amuser
Enfin, parce que l’événement est avant tout une fête, les Jeunes agriculteurs invitaient chacun à prendre du plaisir. La liste des propositions était fournie : s’essayer à une partie de sauvage taureau mécanique, encourager les fougueux participants du moiss’batt’cross ou de l’auto-foot, se prêter au jeu d’un concours photo sur des ballots de paille… Paul, six ans, a préféré les jeux gonflables «parce que j’étais le plus petit, mais j’ai sauté haut quand même», alors que Victor et Julien, qui entrent en classe de seconde au lycée agricole du Paraclet, fans de machines, ont été éblouis par les tracteurs flambant neufs des différents concessionnaires. «ça nous donne envie de nous installer plus tard, rien que pour pouvoir les conduire !»