Plainte au parquet antiterroriste contre Tereos pour des livraisons en Syrie
Plusieurs partenaires du leader français du sucre Tereos ont déposé plainte le 19 mars, accusant le groupe d'avoir maintenu des livraisons en Syrie de sorbitol, un ingrédient utilisé dans la fabrication d'armes et retrouvé dans des caves du groupe Etat islamique, a appris l'AFP auprès de son avocate. Cette plainte contre X a été déposée pour "actes de terrorisme et de complicité d'actes de terrorisme" auprès du parquet antiterroriste du tribunal de grande instance de Paris. Dans ce document consulté par l'AFP, les plaignants rappellent que fin 2016, après la libération de Mossoul en Irak, l'ONG Conflict Armament Research (CAR), mandatée par l'Union Européenne, inspecte "un entrepôt de l'Etat islamique" et y découvre "des dizaines de sacs de sorbitol estampillés Tereos". Or, ce dérivé du sucre est utilisé comme propulseur d'engins explosifs lorsqu'il est mélangé à du nitrate de potassium. Alerté par l'ONG, le groupe admet, au terme de vérifications, que ce produit provient bien de ses usines picardes : en mai 2015, une cargaison de 45 tonnes de sorbitol avait été livrée en Turquie avant de disparaître et d'être retrouvée un an plus tard en Syrie, "dans les caves de Daesh". En décembre 2017, l'information ayant été rendue publique, le leader du sucre a assuré "avoir suspendu ses livraisons de sorbitol dans les zones dites à risques" après l'alerte effectuée par CAR en novembre 2016. Toutefois, selon les plaignants, qui se basent sur une enquête interne de l'entreprise, deux autres livraisons à destination de la Syrie ont été réalisées en février et juillet 2017.