Plan vélo Baie de Somme : la profession agricole en queue de peloton
Un ambitieux projet du Syndicat mixte Baie de Somme - Grand littoral picard (SMBS-GLP) permet de créer et d’aménager 36 km de pistes cyclables. Mais le monde agricole n’a pas été consulté sur le sujet.
Dans le cadre de l’extension des pistes cyclables déjà existantes, sept nouveaux tronçons, soit 36 kilomètres de pistes cyclables, seront aménagés sur cinq ans entre Mers-les-Bains et Ault (3,9 km en 2019-2020), Ault et Hautebut (7,3 km en 2020-2021), Hautebut et Cayeux-sur-Mer (7,2 km en 2020-2021), Cayeux-sur-Mer et La Mollière (3,7 km en 2020-2021), Saint-Firmin-les-Crotoy et Saint-Quentin-en-Tourmont (5,2 km en 2021-2022), Quend-Plage et Fort-Mahon Plage (2,7 km en 2018), Fort-Mahon Plage et le Pont à Cailloux (5,8 km en 2021-2022). Coût du projet : 6 300 000 €, dont 250 000 € d’acquisitions foncières.
A terme, le Plan vélo Baie de Somme sera composé de près de 80 km de pistes cyclables permettant d’assurer les liaisons avec la Seine-Maritime et le Pas-de-Calais. Ce projet s’inscrit dans le réseau européen des pistes cyclables Eurovelo 4, qui relie Roscoff (France) à Kiev (Ukraine) par
4 000 km de pistes cyclables.
Manque de concertation
Lors de l’enquête publique, qui s’est déroulée du 18 juin au 20 juillet derniers, les représentants de la profession agricole ont pu prendre connaissance du tracé et constater l’absence totale de concertation préalable et de diagnostic agricole. Les élus agricoles n’ont pas été associés à la définition du tracé, pas plus qu’à l’évaluation des indemnités dues, au calage des travaux, ni à aucune autre décision relative au projet de Plan vélo Baie de Somme.
Or, le tracé proposé consomme environ six hectares d’espaces agricoles. Les prélèvements fonciers seront répartis sur un linéaire important entre de nombreux propriétaires et/ou exploitants agricoles. Même si les conséquences de cet ouvrage sur le parcellaire agricole semblent limitées, il n’en demeure pas moins que ce projet sera amené à perturber le travail des exploitants du secteur.
La profession agricole demande donc au SMBS-GLP qu’une rencontre soit organisée avec le syndicat mixte et les exploitants agricoles afin de trouver les solutions permettant de remédier aux perturbations engendrées. Leurs attentes ? Que le syndicat mixte Baie de Somme prenne en compte la pression foncière dans ce secteur, et définisse avec la profession agricole un barème d’indemnisation amiable et cohérent des propriétaires et/ou exploitants à la suite des pertes liées à l’emprise de l’ouvrage.
De même, elle attend que soient définis collectivement les aménagements pour que les exploitants conservent l’accès à leurs parcelles et pâtures, et ne voient pas leurs capacités de stockage et de reprise de récolte en bout de champ réduites. L’idée est également que le syndicat s’engage à entretenir régulièrement les pistes cyclables, les haies et dépôts de terre excavée pour éviter la propagation d’une flore indésirable et nuisible à l’activité agricole sur les parcelles limitrophes.
Seule la concertation permettra de trouver un terrain d’entente et d’assurer la bonne compréhension et le bon déroulement des travaux, ainsi que la réalisation d’acquisitions foncières amiables et équilibrées. De quoi remettre la profession agricole dans le peloton de tête et de rouler tous ensemble.