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Pommes de terre fécule : les attentes sur le prix restent très fortes

Les adhérents de la coopérative féculière de Vecquemont se sont réunis en assemblée générale à Bernaville.

Antoine Hauchart, président de la coopérative féculière : "nous souhaitons que l'industriel éclaircisse rapidement sa position sur le prix".
Antoine Hauchart, président de la coopérative féculière : "nous souhaitons que l'industriel éclaircisse rapidement sa position sur le prix".
© AAP


Près de deux cents producteurs de pommes de terre féculières adhérents ont participé à l’assemblée générale de leur coopérative qui s’est tenue le 5 décembre à Bernaville (80) sous la présidence d’Antoine Hauchart. Lors du compte-rendu de l’activité 2012 (exercice du 1er août 2012 au 31 juillet 2013), Bruno Poutrain, directeur de la coopérative, a indiqué que le tonnage contracté à 17 % avait été de 616 190 tonnes en augmentation de 60 000 tonnes environ par rapport à 2011. Cette progression du tonnage contracté fait suite à la décision de Roquette de revenir à son tonnage initial après la baisse de 20 % appliquée aux récoltes 2010 et 2011. Au final, le tonnage livré a été de 98,7 % du contracté soit 609 729 tonnes. En cause, un rendement de 52 T par hectare alors qu’il avait été de 55,7 T par hectare l’année précédente. La richesse moyenne à 21,3 % a été certainement l’une des plus élevées jamais atteinte. Elle était de 19,3 % l’année précédente.

Pas de tare supérieure à 30%
Pour tenir compte des conditions météorologiques particulières, on se souvient que plusieurs dizaines d’hectares n’ont pas pu être arrachés en 2012, aucun camion n’a été ni refusé ni pénalisé pour une tare totale supérieure à 30 %. Ce qui a représenté plus de 200 000 euros de pénalités supprimées. La tare moyenne de l’usine s’est située à 13,1 %. Ce qui a généré 892 500 euros de bonus distribués à près de trois livreurs sur quatre. A l’inverse, le malus n’a représenté que 96 085 euros. Enfin, plus de 25 000 tonnes non contractualisées en longue conservation ont quand même bénéficié de la prime de stockage par le jeu de la compensation entre les planteurs, Roquette ayant choisi de fonctionner par enveloppe financière.

Un fonctionnement à moindre coût
Le résultat net de la coopérative s’est élevé au 31 juillet 2013 à 74 228 euros. Il permet de consolider le fonds de roulement très faible au vu du chiffre d’affaire généré par la coopérative. Le conseil d’administration appelé à statuer sur ces comptes a maintenu la ligne de gestion définie dès la création de la coopérative à savoir gérer au moindre coût. De ce fait 0,15 € de frais de fonctionnement non utilisés ont été reversés avec le complément de prix de fin juillet.
Néanmoins, Antoine Hauchart a justifié les frais de fonctionnement par la volonté d’indépendance de la coopérative. Elle peut décider des actions qu’elle souhaite mener aussi bien dans les domaines techniques qu’économiques. Sur ce point, «Nous avons opté pour la transparence», a souligné Antoine Hauchart en réponse aux questions soulevées dans la salle.
A l’horizon de deux ou trois ans, un certain nombre d’actions menées par la coopérative pourront être financées par les réserves du groupement des producteurs de fécules. L’assemblée générale ordinaire du groupement qui s’est tenue le même jour sous la présidence de Didier Lombart juste avant celle de la coopérative, a approuvé les comptes et a constaté le montant des réserves qui résulte, en grande partie, de la fusion des cinq syndicats départementaux en 2006. Ce sont ces réserves qui seront rendues disponibles quand l’assemblée de dissolution aura lieu.

Manque de lisibilité sur le prix
Sur la question du prix des pommes de terre féculières, les responsables de la coopérative et les adhérents sont en phase. Tous regrettent que l’industriel ne soit pas plus clair dans ses prises de position.
Pour la récolte 2013, le complément de prix de fin de campagne reste aléatoire. De son côté, la coopérative reste ferme sur l’objectif d’un prix de base à 61 euros pour la récolte 2014.
Ce manque de lisibilité génère une impatience certaine de la part des adhérents. Pourtant, les responsables de la coopérative n’ont pas cessé lors des nombreuses rencontres avec les responsables locaux du site de Vecquemont de mettre en avant la position de leurs mandants. Faute d’avoir été entendus plus tôt, cent mille tonnes de pommes de terre ne seront pas produites en 2014 suite aux arrêts en fin de période des trois ans.
De son côté, l’Unpt (Union nationale des producteurs de pommes de terre) n’est pas restée impassible en défendant auprès du ministre de l’Agriculture, l’intérêt de garder une aide couplée à la production de fécule. La réponse sera donnée le 17 décembre. Il sera l’heure pour Roquette de se positionner.

L’assemblée générale extraordinaire remise à plus tard
Une assemblée générale extraordinaire était prévue également ce 5 décembre pour proposer au vote, une modification des statuts visant à permettre l’approvisionnement de l’usine par des tiers non associés. «Il faut se préparer à un éventuel besoin de la féculerie en tonnage de pommes de terre que les seuls adhérents de la coopérative n’auront pas été à même de fournir», a expliqué Antoine Hauchart. Le conseil d’administration considère que ces volumes possibles doivent passer par la coopérative féculière de Vecquemont. Faute de quorum suffisant, il a fallu annuler cette assemblée générale extraordinaire. Elle est remise à une date ultérieure, probablement à l’occasion d’une réunion technique au cours de l’hiver.

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