Filière oeufs
Poulehouse boit définitivement le bouillon
L’entreprise de commercialisation d’œufs « qui ne tuent pas la poule » a annoncé mettre un terme à son activité « dès la semaine prochaine » suite à l’échec d’une procédure de redressement judiciaire.
L’entreprise de commercialisation d’œufs « qui ne tuent pas la poule » a annoncé mettre un terme à son activité « dès la semaine prochaine » suite à l’échec d’une procédure de redressement judiciaire.
« Il paraît que les oiseaux se cachent pour mourir, chez Poulehouse on préfère la lumière ». C’est par ces mots que la start-up Poulehouse a annoncé le vendredi 28 janvier mettre un terme définitif à son activité. Les mots sont choisis et la mise en scène quasi-théâtrale, suscitant une certaine émotion chez les clients ou fans de la marque.
« On a tout essayé pour sauver le projet avec notamment une offre de reprise mais l’ultime décision est tombée cette semaine et nous ne pourrons plus continuer l’activité dès la semaine prochaine », annoncent ainsi les responsables de Poulehouse dans un message posté sur Facebook. Après des déboires financiers, une collecte participative de fonds en ligne et une procédure de redressement judiciaire, l’entreprise ne s’en est finalement pas tirée. « Les trois derniers mois n’ont été qu’une longue glissade vers cette inéluctable issue », soulignent ses dirigeants.
Mise en lumière de sujets "tabous"
Poulehouse, c’est une startup française qui s’est fait un nom en se vantant de commercialiser depuis 2017 « des œufs dont les poules ne sont pas envoyées à l’abattoir ». Dans un texte aux accents d’éloge funèbre, les dirigeants de PouleHouse évoquent le fait d’avoir « su convaincre des dizaines de distributeurs, des milliers de magasins, des dizaines de milliers de clients d’acheter des millions d”oeufs qui ne tuent par la poule » mais aussi d’avoir « introduit » dans la société un certain nombre de sujets : fin de vie des poules pondeuses, broyage des poussins mâles, épointage des becs… L’entreprise l’assure, il s’agit « d’autant de sujets que la filière ne voulait pas que nous abordions publiquement ».
Évoquant ensuite les « acteurs de premier plan » qui lui ont apporté publiquement leur soutien, la start-up continue de régler ses comptes avec ses ex-partenaires, sans cette fois les citer : « Pour ceux qui ont raté les épisodes précédents, nous avions reçu un coup fatal en octobre (2021) par un grand acteur de la filière qui nous a volontairement et illégalement bloqué et a ainsi fait échouer notre levée de fond », indique Poulehouse.
Fin octobre 2021, faisant face à ces accusations, le groupe coopératif Noriap et sa filiale ONE (Oeuf Nord Europe, marque Cocorette) – c’est cette dernière qui réalisait des prestations d’emballage et de logistique pour le compte de Poulehouse – ont réagi en racontant « s’être régulièrement trouvé confronté à des défauts de paiement de la part de Poulehouse, amenant à devoir rediscuter des modalités de poursuite du partenariat, sans rester fermé à aucune solution de sortie, pourvu que Poulehouse soit en mesure de remédier à ses défaillances. »
Très commenté sur les réseaux sociaux, le conflit avait conduit ONE et sa maison-mère à engager une procédure judiciaire contre Poulehouse pour « diffamation » tandis que la startup continuait de crier à l’injustice, et à se répandre jusqu’au clap de fin.