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Filière œufs
Pour profiter des effets d’Egalim, Cocorette veut de nouveaux contrats

Pour intégrer les nouvelles modalités de constitution du prix de vente des œufs, tel que l’impose la loi Egalim, le conditionneur d’œufs demande à ses éleveurs d’être prêts à adopter un nouveau type de contrat.

D. R.
© Face à un marché de l’œuf qui a besoin de se restructurer, Cocorette tient bon grâce au soutien de son actionnaire majoritaire, la coopérative Noriap, mais l’entreprise spécialisée dans l’œuf coquille doit aussi opérer de nouveaux choix organisationnels e

Augmenter le nombre d’éleveurs et la production, ce n’est pas vraiment le moment. Ce qui est d’actualité en revanche pour Cocorette, c’est de négocier avec ses acheteurs des augmentations de tarif d’achat des œufs pour tenir compte de la flambée des cours des matières premières, et donc de l’alimentation des poules pondeuses. À l’occasion de trois réunions d’éleveurs – elles avaient été suspendues en raison du contexte sanitaire les deux dernières années -, dans le Pas-de-Calais, la Somme et l’Aisne, Stéphane Gourguechon et Sylvain Dumortier ont détaillé dans le courant de la semaine la stratégie que compte suivre Cocorette dans les prochaines semaines. L’un est directeur opérationnel de Cocorette depuis janvier 2022 – sa nomination fait suite au départ de Pascal Lemaire et de Thierry Quillet de la direction de l’entreprise fin 2021 -, l’autre est responsable amont.

Changement de cap


L’arrivée d’une nouvelle direction à la tête de Cocorette s’effectue dans un contexte particulier pour la filière œufs : grippe aviaire, flambée des prix de l’aliment ou encore négociations commerciales difficiles avec la GMS autour de l’application de la loi Egalim. Dans la feuille de route confiée à la nouvelle direction figurent au moins trois objectifs : mener à bien les négociations commerciales pour permettre à Cocorette comme aux éleveurs de «gagner de l’argent» ; adapter l’offre aux tendances de consommation et enfin recentrer l’activité autour de certains centres de conditionnement. «Nous avons l’obligation de redresser la barre», témoigne ainsi Stéphane Gourguechon, en évoquant les difficultés de l’entreprise liées «à des stratégies du passé».
En ce qui concerne la grippe aviaire, «nous avons été les premiers touchés», a rappelé Sylvain Dumortier, évoquant les conséquences sur le ramassage des œufs, l’abattage d’animaux dans certains bassins de production (sud-ouest) et les pertes économiques liées. Stéphane Gourguechon l’assure pourtant : «On essaie d’accompagner au mieux les éleveurs en faisant comme s’ils n’étaient pas impactés.»  
Autre sujet de taille qui occupe depuis plusieurs semaines les responsables de Cocorette : tenter de juguler la hausse des coûts de production auprès des éleveurs en obtenant des hausses de prix de ses clients, en s’appuyant notamment sur la Loi Egalim. «La situation est exceptionnelle, reconnait le directeur opérationnel de Cocorette. Depuis 2014, nous n’avions pas connu de telles hausses.» Problème, si un certain nombre d’enseignes se sont montrées compréhensives, d’autres seraient plus à la traîne : «Même si l’on peut s’appuyer sur la loi Egalim, certaines enseignes continuent de négocier… On est face à des entreprises de distribution qui préfèrent prendre le risque d’être en rupture plutôt que d’accepter des hausses de prix.» Stéphane Gourguechon l’assure toutefois : «Dès que nous arrivons à obtenir une hausse de prix, on fait en sorte de la répercuter au plus vite sur le prix payé aux éleveurs

La possibilité d’une OP ?


Du côté de l’amont, un nouveau type de contrat pourrait être proposé, intégrant l’indice Itavi pour la fixation du prix de l’œuf. «Cocorette s’est construit avec une multitude d’étapes et des contrats différents, rappelle M. Gourguechon. Quand certains contrats ont été signés, personne n’imaginait la situation telle qu’on la connait aujourd’hui. Nous souhaitons donc harmoniser les choses et repartir sur de nouvelles bases.» Repartir sur de nouvelles bases, cela signifie pour Cocorette de proposer de nouveaux contrats «que les éleveurs pourront accepter… ou pas», selon les responsables de l’entreprise.
Denier sujet abordé lors de ces réunions, la création d’une (ou plusieurs) organisations de producteurs livrant des œufs à Cocorette. Du côté du conditionneur, on assure que la proposition ne vient pas de lui. Toutefois, explique Stéphane Gourguechon, «si une ou des OP se mettent en place, nous n’y serons pas opposés». L’initiative est même plutôt perçue avec bienveillance. La mise en place d’une OP permettrait en effet réduire le nombre d’interlocuteurs pour discuter du prix des œufs et pourra en même temps être conviée à la table des négociations avec les acheteurs traditionnels de Cocorette. Pour son directeur opérationnel, si aucune échéance n’a été fixée pour la mise en place de ces OP, les choses avancent : «Des rencontres entre producteurs ont déjà eu lieu et d’autres sont à venir.»

 

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