Pour une erreur de calendrier, Groupama fait le buzz malgré lui
Les réseaux sociaux sont féroces et la moindre erreur de communication se paye au prix fort. C'est ce qu'a constaté au cours des 48 dernières heures l’assureur mutualiste du monde agricole, Groupama.
Les réseaux sociaux sont féroces et la moindre erreur de communication se paye au prix fort. C'est ce qu'a constaté au cours des 48 dernières heures l’assureur mutualiste du monde agricole, Groupama.
Depuis le 22 décembre, que ce soit sur Twitter ou Facebook, l’assureur mutualiste Groupama est au mieux moqué gentiment, avec de temps à autres certains messages plus virulents. L’objet du délit ? Parce qu’il s’agit d’un objet… Un agenda 2021 offert par la caisse régionale de l’assureur en région Grand Est, comme le veut la tradition en cette fin d’année, à ses sociétaires, clients et partenaires. Sauf qu’à la lecture des pages dudit agenda, des clients de l’assureur spécialisé dans le monde agricole sont tombés de haut en découvrant des notes de bas de pages hostiles au monde agricole. En tous cas, pour au moins deux d’entre elles, elles sont considérées comme une marque d’agribashing.
La première concerne directement l’élevage et les éleveurs. Parmi les « conseils » repris dans les pages de cet agenda pour le mois de décembre, on peut ainsi lire la recommandation suivante : « Manger deux fois moins de viande. 1 kilo de bœuf, c’est 20 000 litres d’eau et l’équivalent en énergie de plus d’un litre de pétrole ».
Au cours du même mois de décembre, une autre recommandation interpelle. Elle concerne cette fois plutôt les grandes cultures en faisant l’amalgame entre utilisation de produits phytopharmaceutiques et dégradation de l’environnement : « Jardiner naturel. On abandonne l’usage des produits phytosanitaires (insecticides, herbicides, fongicides) qui polluent (sic) l’eau, les sols et sont dangereux pour la santé ».
Quand internautes et réseaux sociaux s’emparent de telles pépites, la ritournelle est on ne peut plus classique : l’« info » est publiée, sans filtres et avec un commentaire plus ou moins élogieux, sur une plateforme par un internaute via son compte personnel ou dans un groupe d’internautes. La « magie » des réseaux sociaux fait le reste : « Je tweete, tu tweetes, il tweete, nous retweetons… » Idem sur Facebook pour ne citer que celui-là : « Je publie, tu partages, il partage, nous partageons… » En quelques heures, Groupama se trouve accusé d’agir contre l’intérêt de ses clients, de ne pas les respecter. Encore une fois, sans filtres.
Groupama Grand Est présente ses excuses
Élu de la caisse régionale Grand Est et agriculteur, François Duval a bien tenté sur Facebook de désamorcer la crise dès le 23 décembre : « Je peux vous garantir que ces propos ne sont en aucun cas de Groupama. Pour les agendas 2021, il y a effectivement pour chaque semaine un dicton, une phrase d’humour, un conseil. Le choix de la couverture est le fait de Groupama, mais à aucun moment nous n’avons eu un choix à faire sur ces petites phrases. C’est le choix de l’imprimeur. D’autres coop, concessionnaires de matériels agricoles ont eu ce malheureux problème (…) Jamais Groupama ne tiendrait un discours anti-paysan, anti-viande ou anti quoi que ce soit ».
Président et directeur de la caisse régionale Grand Est se sont aussi excusés pour cette bourde, le 23 décembre. Pour François Schmitt et Didier Guillaume, l’erreur ne concernerait que les agendas de « grand format », expliquent-ils, avant d’annoncer que la distribution de ces agendas a été « stoppée immédiatement ». « Ces agendas, poursuivent les deux responsables, ont été commandés chez notre fournisseur historique (…) avec une trame incluant des annotations en total désaccord avec nos valeurs et nos racines agricoles ». D’aucuns retiendront quand même qu’il ne s’agit pas de la plus belle des manières pour conclure l’année 2020 et entrer en 2021.