Elevage
Poursuivi par un ours, un berger l'a échappé belle
La Fédération nationale ovine (FNO) appelle l’État à prendre ses responsabilités après l’attaque d’un berger par un ours il y a quelques jours dans le département de l’Ariège.
La Fédération nationale ovine (FNO) appelle l’État à prendre ses responsabilités après l’attaque d’un berger par un ours il y a quelques jours dans le département de l’Ariège.
On peut dire qu’il a eu la peur de sa vie. Dans la nuit au 3 au 4 août dernier, un éleveur de brebis installé sur la commune Saint-Lary et présent depuis quelques semaines à l'estive de l'Estremaille en Ariège avec son troupeau a déjoué l’attaque d’un ours sur son troupeau avant que l’animal ne se lance à sa poursuite. Par chance, l’éleveur a pu rejoindre la cabane qui lui sert d’abri avant que l’ours ne puisse l’atteindre, comme le rapporte ce dimanche 8 août la Fédération nationale ovine : « (…) L’ours a poursuivi un berger après avoir attaqué ses brebis. Le troupeau était à moins de 50 mètres de la cabane. En voyant le berger, l'ours a laissé les brebis qu'il poursuivait et l'a chargé. Ni le feu, ni les lumières, ni les chiens ne l'ont arrêté. Le drame a pu être évité car la cabane à proximité a permis à ce berger expérimenté de s'y réfugier ».
« Pas du gibier pour l’ours »
Face à ce scénario digne d’un film, qui s’est heureusement bien terminé, l’organisation représentant les intérêts des éleveurs de moutons dénonce une escalade de la gravité des faits divers dans lequel l’ours est impliqué et demande au gouvernement d’agir. « En avril 2021, l'ours attaquait pour la première fois en bergerie. Cette semaine, l'ours attaque pour la première fois un berger. Jusqu'où faut-il aller ? », interroge Franck Watts, responsable du dossier ours à la FNO.
Pour le responsable professionnel, cette nouvelle attaque est la preuve d’un « échec de la protection passive des troupeaux prônée par l'État (…) Les ours doivent avoir peur de l'homme, c'est une question de sécurité publique. Les bergers, les usagers de la montage ou les troupeaux ne sont pas du gibier pour les ours ».
Toujours selon la FNO, « l'effarouchement renforcé, conduit par les agents habilités de l'État » doit être « généralisé à l'ensemble des zones de présence des ours afin de leur apprendre la crainte de l'homme et de ses activités ». Elle revendique ensuite « l'autodéfense des bergers et des éleveurs, c'est-à-dire le droit d'assurer leur sécurité en cas d'attaque d'ours ».
A l’initiative de la Chambre d’agriculture de l’Ariège, une réunion de crise doit se tenir demain, lundi 9 août pour décider des actions à mener suite à cette situation qualifiée d’« invivable » pour les éleveurs de montage et leurs bergers.