Premier bilan de la moisson
La moisson est presque terminée. Retour sur les premiers résultats quantitatifs et qualitatifs.
Un mois, c’est le temps qui aura été nécessaire, cette année, pour récolter l’ensemble des céréales dans le département. «Du rarement vu. Une moisson qui a débuté tôt, fin juin, et qui, au 31 juillet, était quasi terminée», expliquent les différents organismes stockeurs présents dans le département. 99 % des récoltes étaient donc rentrés, ce mardi 31 juillet, et les 100 % devraient être atteints d’ici la fin de semaine. «Une moisson qui s’est donc faite rapidement», raconte Jean-François Florin, directeur de la coopérative agricole Sana Terra, «et d’une manière non-stop», ajoute Frédéric Toullet, responsable des secteurs Sud et Est chez Noriap. En effet, les conditions météorologiques étant au beau fixe, celle-ci s’est faite sans embûche, au fil de la maturité des parcelles et des grains.
Blé : une qualité au top
Côté résultats, le blé, céréale reine de la moisson, accuse cette année une légère baisse en termes de rendements par rapport à l’année dernière, avec de grandes hétérogénéités en fonction des zones géographiques de type de sol et des conduites itinéraires culturales. Ainsi, certains agriculteurs enregistrent, dans le département, une moyenne de 95 qx/ha, d’autres un peu moins, 75 à 78 qx/ha.
Plus généralement, la coopérative agricole Cap Seine annonce une perte, en moyenne, de 10 % de rendements par rapport à la récolte de 2017. Sana Terra, quant à elle, communique sur un rendement moyen pour la coopérative de 90 qx/ha. 85 qx/ha dans la zone du Ponthieu pour Calipso et entre 88 et 90 qx/ha dans sa zone géographique du Vimeu. La coopérative Noriap, annonce, elle, un rendement moyen de 80 qx/ha pour le secteur Sud, contre 89 à 90 qx/ha dans son secteur Est.
Côté qualité, rien à redire : la qualité des blés est, cette année, exceptionnelle. «Une année parfaite de ce côté-là, commente David Favier, directeur de la coopérative agricole Calipso, avec un PS moyen de 80 kilos par hectolitre et une teneur en protéines moyenne de 11,8 %».
Mêmes résultats pour Cap Seine. Sana Terra enregistre, elle, une moyenne PS de 78, 79 kilos par hectolitre et une teneur en protéines moyenne de 12,04 %.
Notons également que «le grain est rentré sec, mais très chaud cet été. Il demande donc un gros travail de ventilation», ajoute le directeur de Sana Terra.
Colza et pois : des résultats décevants
Quant aux colzas, dernières céréales à être récoltées, pour certains, comme nous l’annoncons dans les éditions précédentes, ces derniers accusent, en termes de rendement, une franche baisse. «Aux alentours de moins 20 %» pour Cap Seine, par rapport à l’année précédente. Calipso enregistre une moyenne de 36, 37, 38 qx/ha, contre 47, 48 qx/ha en 2017, de même pour Sana Terra et Noriap. Notons que de grosses variabilités ont été relevées. Ainsi, par exemple, pour Noriap, on fait 40 qx/ha, en moyenne, pour les terres de plateau contre 25 à 30 qx/ha pour les terres de vallées. «Les colzas dans les vallées ont souffert des basses températures matinales des jours d’avril, mais également de l’amplitude des températures. En effet, il n’était pas rare de relever, dans les vallées, 1°C le matin et 20°C l’après-midi. Les colzas ont, alors, fleuri et défleuri plusieurs fois», développe Frédéric Toullet de Noriap.
Pour les pois de printemps, de nouveau, comme la récolte précédente, les résultats sont décevants. Ils ont souffert des fortes chaleurs et le rendement moyen est estimé à 40 qx/ha pour le secteur Sud et Est de Noriap.
Orge de printemps : rendements exceptionnels
Dernière céréale à être semée en plaine, l’orge de printemps a, cette année, donné «des rendements exceptionnels», disent David Favier et Jean-François Florin. Entre 70 et 90 qx/ha pour Calipso et un peu moins pour Noriap, qui annonce une fourchette allant de 50 à 90 qx/ha.
Sa teneur en protéines est cependant un «peu juste», indique Cap Seine, avec une moyenne de 10, voire «un peu faible» pour les autres coopératives présentes dans le département de la Somme. «En moyenne, on est tout juste à 9,5 % de protéines», précise Jean-François Florin de Sana Terra, «une faible teneur qui s’explique notamment par des rendements exceptionnels. Il y a, en quelques sortes, une dilution de la protéine pour le rendement. Au plus bas, nous avons réceptionné quelques bennes à 7 % de protéines», termine David Favier de Calipso.
Pour résumer, la récolte des céréales, cette année, est correcte, moyenne, parfois décevante, mais intéressante, surtout quand la hausse des prix se fait sentir.