Premier examen réussi pour Semences Fourragères de Picardie
La société créée par les coopératives Noriap et Calipso va doubler ses surfaces en 2014.
Lancée en août 2012, la SA "Semences Fourragères de Picardie" a réalisé cet été sa première collecte de semences dans les installations du site Noriap de Longpré-les-Corps-Saints. Pour en savoir plus sur ce qui s’annonce déjà comme l’amorce d’un projet bien parti, l’Action Agricole Picarde est allée à la rencontre de Géraldine Briet, technicienne de production à Semences Fourragères de Picardie et de Luc Vermersch, multiplicateur et membre du bureau Noriap.
Cette première récolte composée de fétuque élevée, de ray-grass anglais à gazon et fourrager et de ray-grass italien alternatif et non-alternatif pour les espèces de graminées fourragères, de la vesce commune en légumineuses et d’avoine rude, a couvert 380 hectares récoltés chez une soixantaine de multiplicateurs des deux coopératives. «Cette première moisson d’un volume global encore peu important et assez étalée dans le temps a permis une mise en route sereine du centre de réception. Nous sommes très satisfaits des tests de germination induits par notre système de séchage en caisson à la réception», se félicite Géraldine Briet. Pour éviter tout litige ultérieur, l’option de la traçabilité benne par benne a été adoptée avec un suivi de l’entrée au centre de réception jusqu’au produit fini. «Aucun mélange de lot n’est fait tant que le résultat de l’analyse de l’échantillon ne nous est pas parvenu», souligne Géraldine Briet. Une exigence quia pu être honorée grâce à la formation et à l'implication des équipes qui ont réceptionné et traité les récoltes sur le site de Longpré-les-Corps-Saints.
«Nouveau dans le métier mais pas novice»
En quelques semaines, à la fin de l’été 2012, il a fallu contacter les multiplicateurs potentiellement intéressés et leur fournir les semences mères, un vrai challenge pour la nouvelle responsable et toute l’équipe de terrain. «Les graminées fourragères sont une bonne alternative à certaines cultures dans les rotations en particulier au blé sur blé, surtout en petites terres», explique Géraldine Briet. "C’est vrai, reconnaît-elle, qu’il y a tout à apprendre de ce nouveau métier mais les atouts sont nombreux : le savoir-faire des multiplicateurs, le terroir, l’agronomie des exploitations, la diversité des assolements, la demande des semenciers et par-dessus tout, la volonté de la structure de développer les surfaces".
Luc Vermersch confirme la démarche. «Nous voulons valoriser le savoir-faire de nos agriculteurs-multiplicateurs et nous ne voulons pas nous contenter d’être un bassin de production supplétif.
Ensuite, si les espèces et les modes de réception diffèrent, accompagner la production au champ, réceptionner, alloter ou sécher sont déjà dans nos métiers», affirme-t-il.
De plus, des relations étroites aussi bien avec la Fnams (Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences) qu'avec le Gnis (interprofession des semences) se sont rapidement nouées. Dès le début, SFP s’est intégrée dans le pôle technique "Semences de Picardie" créé il y a plus de dix ans pour répondre aux questions techniques locales et partager les résultats de ses essais.
Elargir la gamme en 2014
Pour 2014, tous les contrats ont été reconduits et de nouveaux multiplicateurs sont venus rejoindre SFP, ce qui va doubler la surface d’une année sur l’autre. Sans attendre, des choix techniques ont été faits pour élargir l’offre puisqu’en 2014 seront récoltés en plus des espèces déjà en place en 2013, la fétuque rouge et le dactyle (tous deux implantés sous couvert), le trèfle violet et le trèfle incarnat ainsi que le seigle. «Nous nous positionnons en fonction des besoins de nos acheteurs», précise Géraldine Briet. Il reste à approfondir et à consolider le savoir-faire commercial mais lancée sur d’aussi bonnes bases, cela devrait aller très vite.