Aller au contenu principal

Betteraves
Premières betteraves arrachées pour être au plus vite transformées

Si les industriels anticipent le démarrage de leur activité pour se prémunir d’éventuelles coupures de gaz et éviter une augmentation des tarifs de fourniture d’énergie, les planteurs de betteraves s’inquiètent des conditions d’arrachage. 

La sucrerie de Roye (Saint Louis Sucre) devrait démarrer son activité le 22 septembre pour une durée de campagne d’environ 115 jours.
La sucrerie de Roye (Saint Louis Sucre) devrait démarrer son activité le 22 septembre pour une durée de campagne d’environ 115 jours.
© D. R.

D’ordinaire, il aurait fallu attendre encore quelques jours pour voir les premiers silos de betteraves se former dans la plaine et les premières fumées s’échapper des sucreries, mais l’incertitude sur le coût de l’énergie amène les industriels à changer leurs plans. Le groupe coopératif Tereos a ainsi annoncé le 6 septembre un démarrage anticipé de sa campagne betteravière pour «limiter l’exposition de la coopérative aux risques d’approvisionnement en gaz au cours de l’hiver prochain», pouvait-on lire dans un communiqué. Cette décision a été prise «après consultation des coopérateurs», indique l’entreprise qui souligne que «les neuf sucreries françaises débuteront entre le 8 et le 21 septembre 2022, soit jusqu’à huit jours plus tôt». Dans le détail, ce sont les usines de Bucy (02) et Lillers (62) qui devaient démarrer leur campagne en premier, dès ce jeudi. Attin (62), Boiry (62) et Chevrières (60) doivent leur emboîter le pas à partir du 13 septembre. L’axonaise Origny-Sainte-Benoîte démarrera la fabrication le 15 septembre et sera suivie par les sucreries d’Artenay (45) le 16 septembre avec des betteraves bios, Escaudoeuvres (59) le 20 septembre, Connantre (51) et Artenay le 21 septembre. Pour Jean-Jacques Mennesson, président du conseil coopératif de Tereos, «c’est au regard du contexte géopolitique que nous avons décidé d’avancer le démarrage de la nouvelle campagne». Car en effet, «la consommation annuelle de gaz est incompressible pour une sucrerie et le process industriel ne peut être arrêté temporairement», indique-t-il. Enfin, l’autre élément qui a conduit le groupe Tereos à débuter plus tôt la mise en production de ses sucreries est la perspective d’un rendement «inférieur à la moyenne cinq ans, et la persistance de la sécheresse». 

 

Une équation difficile

Dans le département de la Somme, les usines de Sainte-Émilie (Cristal Union) et Roye (Saint Louis Sucre) devraient démarrer leur activité respectivement le 19 et le 22 septembre avec une durée de campagne estimée entre 105 et 108 jours pour Sainte-Émilie et d’environ 115 jours pour Roye. Pour l’une comme pour l’autre, ce début de campagne est plus précoce que l’an dernier. Président de la section Sainte-Émilie de la coopérative Cristal Union, Jérôme Fourdinier expliquait en ce milieu de semaine «croiser les doigts pour que la campagne se passe bien (…) L’an dernier, on avait commencé plus tard pour aller chercher du rendement, mais cette année, on a le souci d’en faire le maximum avant le mois de janvier pour se mettre à l’abri d’éventuelles coupures de gaz pour l’usine. Nous ne sommes pas inquiets, mais on est prudent». Ainsi, poursuit-il, «si tout se passe bien, on devrait avoir terminé la campagne fin décembre, voire dans les tous premiers jours de janvier». 

 

Inquiétudes sur les conditions d’arrachage 

En ce qui concerne les arrachages, les quelques millimètres de pluie tombés en début de semaine ont «fait du bien», même si tout le bassin d’approvisionnement de l’usine n’a pas été couvert. «Cela va permettre des arrachages dans de meilleures conditions que celles que l’on pouvait connaître sans pluie», détaille M. Fourdinier ; espérant que d’autres précipitations arrivent. Compte tenu de la date des premières réceptions (19 septembre), les arrachages devraient débuter «autour du 15», selon l’agriculteur. D’ici là, la sucrerie de Sainte-Émilie aura terminé ses travaux de maintenance et de son atelier de décalcification des jus – il sera opérationnel dès cette campagne –, même si d’autres chantiers restent en cours. Sans pronostiquer de rendement, Jérôme Fourdinier constate néanmoins une richesse «intéressante», «ce qui compte finalement parce que nous vendons du sucre». Du côté des planteurs pour l’usine Saint Louis Sucre de Roye, l’inquiétude était tout autant palpable : «Les betteraves sont plutôt riches, mais ma préoccupation en tant qu’agriculteur est de savoir si les conditions seront bonnes pour arracher», indiquait en ce milieu de semaine Guillaume Moizard, agriculteur à Matigny et membre de la commission interprofessionnelle (CI) de l’usine de Roye. Les prochains jours s’annoncent donc plus que jamais décisifs pour le bon déroulement de la campagne betteravière 2022, tant du côté des producteurs de betteraves, que des usines chargées de les transformer. 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Christophe Boizard a engagé sa réflexion autour du développement de son atelier laitier plusieurs années en amont  de sa réalisation.
Élevage laitier : sept ans de réflexion pour ne pas se tromper

Dans un secteur où les cultures entrent en concurrence directe avec l’élevage, Christophe et Caroline Boizard sont «…

Selon les auditeurs, financer la modernisation des équipements d’irrigation a pour conséquence une augmentation  des superficies irriguées.
L’irrigation dans le viseur de la Cour des comptes européenne

Dans un travail portant sur l’adaptation de l’UE aux phénomènes climatiques extrêmes de plus en plus fréquents, la Cour des…

Des Picards têtes d'affiche du All star game de la pêche à Amiens

Ces 2 et 3 novembre a lieu le Sipac (Salon international des pêches aux coups) à Mégacité à Amiens. Le All star game ouvre le…

Joël Wissart et Laurence Benoît veulent céder leur entreprise Le Prince Mulard à quelqu’un qui voudra perpétuer le savoir-faire d’exception. Ils sont prêts à l’épauler pour cela.
Le Prince Mulard cherche son repreneur

Le 14 novembre à Péronne aura lieu un Farm’dating, qui permet à des agriculteurs-cédants et à des candidats à la reprise ou à…

Saint-Hubert
Le jour de Saint Hubert, tout un symbole pour les chasseurs français

Le 3 novembre, les chasseurs de toute la France honorent la fête de la Saint-Hubert, une journée emblématique en l’honneur de…

Fécule : l’aide couplée revalorisée

Dans un communiqué de presse du 24 octobre, l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) se félicite de la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde