Prix alimentaires mondiaux au plus haut depuis février 2015
La FAO a publié le 2 mars un nouveau bulletin pour son indice mensuel des prix alimentaires mondiaux. Présentation et explications.
L’Indice FAO des prix des produits alimentaires «s’est établi en moyenne à 175,5 points en février 2017, soit une hausse de 0,9 point (0,5 %) par rapport à sa valeur légèrement révisée de janvier. Il atteint ainsi sa valeur la plus élevée depuis février 2015, et gagne pas moins de 26 points (17,2 %) par rapport à janvier 2016. Les cours de tous les produits qui composent l’indice, hormis les huiles végétales, ont augmenté en février, en particulier ceux des céréales», peut-on lire en introduction du dernier bulletin publié par la FAO, le 2 mars. On peut estimer qu’il s’agit d’une tendance affirmée, puisque, depuis janvier 2015, et hormis les mois de juillet 2016, puis de novembre et décembre 2016, l’indice n’a cessé de progresser mois après mois. Après 170,3 atteint en décembre 2016, puis 174,6 en janvier 2017, le mouvement se poursuit donc.
Autre constat fait par les experts de cette institution pour la période du mois de février, la hausse concerne la quasi-totalité des produits passés en revue par ses services (viandes, produits laitiers, céréales, huiles végétales et sucre), sauf les huiles végétales. Si l’on examine une échelle de temps plus longue, le mouvement n’est pas aussi uniforme. A titre d’exemple, l’indice qui concerne les viandes a atteint en moyenne 168,1 en 2015 et a culminé à 164,9 en août 2016. Il s’est établi, en moyenne, à 160,6 points en février 2017, soit une hausse de 1,7 point (1,1 %) par rapport à janvier.
Concernant les produits laitiers, un niveau plus bas avait été atteint en avril 2016 avec 127,4 et la hausse est ininterrompue depuis cette date pour toucher 194,2 points en février. Il affiche ainsi «une légère hausse par rapport au mois précédent, et atteint son niveau le plus élevé depuis août 2014. Il gagne ainsi 52 points, soit 37 % par rapport à sa valeur, à la même période l’année dernière.» Autre exemple, le sucre : le niveau atteint en février confirme les hausses des deux mois précédents après un brusque décrochage en octobre et novembre...
Produits végétaux
En février, l’Indice FAO des prix des céréales «était en moyenne de 150,6 points, soit 3,7 points (2,5 %) de plus qu’en janvier. Il atteint son niveau le plus élevé depuis juin 2016, mais dépasse à peine (d’environ 1,6 %) sa valeur de février 2016. Les cours du blé ont gagné 3 % en raison de l’accélération de l’activité commerciale, ainsi que de problèmes d’ordre logistique dans les ports des Etats-Unis. La hausse des cours du maïs a été moins importante, mais la forte demande a soutenu les prix. Les cours internationaux du riz sont restés fermes pour le troisième mois consécutif, principalement en raison de l’évolution des taux de change et du renforcement prévisible des ventes de riz Basmati», peut-on aussi lire dans ce bulletin.
Côté huiles végétales, l’indice affichait «une valeur moyenne de 178,7 points en février, cédant 7,6 points (4,1 %) par rapport à janvier, accusant ainsi la première baisse en glissement mensuel depuis octobre 2016». Il reste supérieur de 28 points (19 %) à sa valeur d’il y a un an. «Ce recul des prix, observé en février, tient principalement à l’évolution des marchés de l’huile de palme et de l’huile de soja. La hausse attendue de la production en Asie du Sud-Est et le ralentissement de la demande mondiale à l’importation ont contribué à tasser les prix de l’huile de palme. Néanmoins, les cours du soja se sont détendus en raison de prévisions de récoltes plus importantes au Brésil et en Argentine, et de l’offre abondante d’huile de soja en Argentine et aux Etats-Unis, en raison d’une demande moindre de la part des producteurs d’agrogazole», écrivent les analystes.
Pour les prix du sucre, l’indice «était en moyenne de 290,3 points, soit 1,8 point (0,6 %) de plus qu’en janvier. Les prix internationaux sont restés sensibles à l’évolution des perspectives concernant la production sucrière dans les principaux pays producteurs, notamment au Brésil, plus grand producteur et exportateur mondial de sucre, où le resserrement de l’offre se poursuit. Les baisses de la production attendues en Inde et en Thaïlande, deuxième exportateur mondial de sucre, ont également contribué à soutenir les prix. Les annonces relatives à une production plus élevée que prévue dans l’Union européenne, grâce à l’augmentation de la superficie consacrée à la betterave, et en Chine, ont permis de limiter la hausse en glissement mensuel».
Produits animaux
«Alors que les marchés des produits laitiers observent l’évolution des disponibilités exportables depuis l’Union européenne et les Etats-Unis, à mesure de l’avancement de la campagne laitière en cours, l’approvisionnement du marché international demeure adéquat compte tenu du niveau de la demande. L’analyse des tendances générales des douze derniers mois indique que la graisse butyrique est le produit laitier ayant connu la plus forte demande, ce qui a entraîné une hausse des prix du beurre et du lait entier en poudre bien supérieure à celle qu’ont connue le fromage et le lait écrémé en poudre», est-il expliqué pour ce secteur.
Enfin, les prix de la viande bovine et de la viande ovine ont été confortés tandis que ceux de la viande de volaille et de la viande de porc sont restés à peu près stables. En Australie, la reconstitution du cheptel a réduit la disponibilité de la viande bovine et a tiré les prix vers le haut. Par ailleurs, la fin du pic d’abattage saisonnier des ovins en Océanie a pesé sur l’offre et tiré les prix vers le haut. Les marchés de la viande de porc et de volaille sont, quant à eux, demeurés équilibrés.