Filière lait
Prix du lait : coup de pression sur Danone en Pays de Bray
Une manifestation de producteurs de lait était organisée le 20 mai devant l’usine Danone de Ferrières-en-Bray pour dénoncer un écart trop important entre le prix payé par Danone à ses producteurs et d'autres transformateurs.
Une manifestation de producteurs de lait était organisée le 20 mai devant l’usine Danone de Ferrières-en-Bray pour dénoncer un écart trop important entre le prix payé par Danone à ses producteurs et d'autres transformateurs.
« Danone, veux-tu encore de tes producteurs ? » « On crève tous pour Danone » ou encore « être vertueux, c’est commencer par payer ses producteurs » sont parmi les messages que l'on pouvait lire hier, vendredi 20 mai, devant les grilles de l'usine Danone de Ferrières-en-Bray (76). Ces messages, ce sont ceux des FDSEA de Seine-Maritime (76), de l'Oise (60) et des Jeunes Agriculteurs pour dénoncer le niveau de prix du lait payé par Danone.
Depuis plusieurs semaines, les discussions entre Danone et l'organisation de producteurs (OP) Caplait sont au point mort ; ce qui irrite les agriculteurs venus le rappeler vendredi matin, dès 5h30, après une première manifestation en janvier dernier.
« Avec un différentiel de 60€ pour 1000L de lait, Danone gagne la palme du plus mauvais payeur ! » peut-on lire dans un communiqué des JA et de la FDSEA de l'Oise. Les organisations syndicales estime qu'à production égale, pour un élevage de 50 à 60 vaches, l'écart entre le prix payé par Danone et d'autres entreprises est compris « entre 3000 et 3500 euros, par mois et par exploitation ce mois-ci ». Or, selon ces producteurs, « personne ne peut se permettre aujourd'hui, compte tenu de la conjoncture actuelle, de perdre cette somme. La situation est insoutenable pour les éleveurs ».
Pour les organisations professionnelles agricoles – elles ont réaffirmé en même temps leur soutien à l'OP Caplait -, « les négociations doivent aboutir très rapidement pour obtenir un prix juste et rémunérateur ». Ce qui ressemble fort à un ultimatum a été fixé au 30 mai. « Tout le monde gagne de l'argent chez Danone, sauf les producteurs...Ce n'est pas durable ».
Pour Luc Smessaert, dont on peut entendre les propos dans un message vidéo filmé devant l'usine, « les éleveurs ne peuvent plus être la variable d'ajustement (…) C'est fini l'esclavage. On n'est plus au Moyen-Âge ». Et ce dernier de demander que le prix de base du lait des prochains mois « dépasse les 400 euros/1000 litres en prix de base ». « C'est indispensable si Danone veut encore des éleveurs dans le Pays de Bray », a-t-il conclu.