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Que pourra-t-on chasser durant la campagne 2015-2016 ?

L’ouverture de la chasse aura lieu le dimanche 20 septembre. L’occasion de faire le point sur les espèces en croissance et en régression, les conditions de chasse et le travail de la fédération à ce sujet.

Cette année, l’indice de reproduction oscille de 2,5 à 7 jeunes par poule d’été, avec une moyenne à peine supérieure 
à 4 jeunes par poule d’été. Un résultat médiocre.
Cette année, l’indice de reproduction oscille de 2,5 à 7 jeunes par poule d’été, avec une moyenne à peine supérieure
à 4 jeunes par poule d’été. Un résultat médiocre.
© AAP

«La chasse est un besoin ancestral de l’homme, dans lequel le contact avec la nature prime», selon Asselin de Louvencourt, président de l’Association départementale des chasses professionnelles de la Somme. Une définition bien loin de l’image réductrice du chasseur, assoiffé de tirer sur tout ce qui bouge, et juste motivé par le plaisir de faire un carton.
«La chasse, ajoute François Crépin, directeur de la Fédération des chasseurs de la Somme, a une fonction sociale très importante dans un département comme le nôtre. La plupart de nos chasseurs ont connu le milieu, enfant, en suivant les traces de leurs pères, grands-pères et oncles dans les marais, les bois et les plaines. C’est tout de même mieux que de traîner dans les rues et faire n’importe quoi.»
Reste que les effectifs de chasseurs diminuent inexorablement. Ils sont passés de 33 000 dans les années 1970 à 25 000 aujourd’hui dans la Somme. Toutefois, les chasseurs restent encore nombreux dans le département, «parce que, explique François Crépin, nous avons des paysages hétérogènes, soit des plaines, des marais, des bois, des étangs et du littoral, qui rendent la chasse variée et attrayante».
La Somme est avant tout une terre de petit gibier en raison des surfaces agricoles utiles du département, ainsi que de gibier d’eau. Mais les populations de petit gibier, particulièrement la perdrix grise, oiseau emblématique de nos plaines, régresse dans la Somme, poussant la fédération à pratiquer des politiques de repeuplement.

Y aura-t-il des perdreaux ?
«On attendait, pour l’ouverture de la chasse, une année magnifique concernant la perdrix grise. Mais les échantillonnages effectués en août ont révélé des situations très contrastées sur le territoire. L’indice de reproduction oscille de 2,5 à 7 jeunes par poule d’été alors qu’on aurait pu croire que ce serait plus régulier cette année. La moyenne est à peine supérieure à 4 jeunes par poule d’été», commente François Crépin. «En un mot, c’est médiocre, car on s’attendait plutôt à un excellent 6, voire 7», ajoute Yves Butel, président de la Fédération des chasseurs de la Somme.
Ces résultats les inquiètent d’autant plus que les trois dernières années se sont caractérisées par la mauvaise reproduction de cette espèce. Les raisons en seraient multiples : le vieillissement de la population, le facteur sol, des territoires pas suffisamment aménagés, l’absence, cet été, d’insectes, et une prédation qui fait de sérieux dégâts. «Force est de constater que l’on ne connaît pas non plus tous les facteurs à l’origine de cette régression. Quoi qu’il en soit, il y a une mission d’importance pour la chasse française : il faut rétablir ces populations de perdrix avant que l’espèce ne disparaisse», insiste Yves Butel. Pour ce faire, des opérations de repeuplement ont été menées avec des souches de perdrix sauvages. «Là où on a repeuplé, on ne tire pas», précise François Crépin.
En ce qui concerne le lièvre, cette saison de chasse sera bonne. Les échantillonnages réalisés ont révélé une bonne reproduction de l’espèce. En revanche, la reproduction a été moyenne pour les faisans, «en partie du fait des nuits froides de mai», explique François Crépin. Mais, comme il y a eu beaucoup de poules, il y aura suffisamment de faisans à chasser.
Pour ce qui est du pigeon ramier, «un gibier très prisé», selon François Crépin, c’est une bonne année, malgré quelques départs. «Les effectifs sont prometteurs depuis sept à huit ans, dit-il. Nous aurons donc encore cette année une bonne population pour satisfaire les chasseurs.»
Il en sera de même pour le gibier d’eau, même si celui-ci a plus ou moins souffert des conditions climatiques d’avril et de mai. «Mais, globalement, et grâce à nos réseaux de réserve, la situation sera bonne», affirme-t-il. Les chasseurs devraient donc retrouver les mêmes effectifs que l’année passée.
Le lapin, lui, a été victime cette année de la myxomatose. Néanmoins, il est en grand nombre sur le territoire, mais de façon inégale. «C’est un gibier qu’il faut prélever impérativement pour ne pas en laisser trop sur le territoire», conseille François Crépin. L’autre espèce, en nombre cette année, qu’il faudra tout autant prélever pour atténuer au maximum les dégâts qu’elle peut causer, est le sanglier.
Enfin, des petites baisses d’effectifs sont à prévoir pour le chevreuil, l’espèce se serait moins bien reproduite que les années précédentes.

La lutte contre les nuisibles
C’est un des grands soucis des chasseurs, dont l’une des fonctions est d’assurer la régulation des espèces, mais aussi leur maintien. Or, «il y a de plus en plus d’espèces protégées, qui déciment les espèces chassables ou provoquent des dégâts considérables dans les terres et les bois», relève François Crépin. Ainsi, les rapaces dont les chasseurs ne peuvent assurer la régulation, car l’espèce est protégée. Il y aurait, selon lui, plus de 100 sujets au 100 ha de plaines.
A contrario, le blaireau, autre espèce nuisible, est, elle, chassable, mais uniquement sous terre. Ceux-ci provoquent pas mal de dégâts, notamment sur les parcelles de maïs. «Or, on est quasiment impuissants pour assurer leur régulation», confie François Crépin. Quant au chat, qui est une espèce sans statut, il ne provoque pas moins de dégâts, et là encore, les chasseurs sont impuissants.
Mais, bien sûr, l’espèce qui provoque le plus de dégâts est toujours le sanglier, qui représente une population importante dans les surfaces boisées du département. La lutte contre les dégâts occasionnés par ce gibier est celle qui a le coût financier le plus important en France. «On pose chaque année entre 800 à 900 km de clôtures autour des champs dans la Somme. On achète aussi pas mal de répulsifs. Pourtant, force est de constater que l’on est souvent sur le fil du rasoir», dit-il.
Mais si le combat contre les nuisibles est inégal, les chasseurs assurent tout de même leur fonction de régulation. «Heureusement qu’il y a des chasseurs, sinon il n’y aura plus de chasse demain, et certaines espèces auraient disparu depuis longtemps», conclut-il. Là est la contribution qu’apportent les chasseurs à l’environnement.

Arrêté préfectoral du 4 juin 2015 relatif à l’ouverture et à la clôture de la chasse pour la campagne 2015-2016 hors gibier d’eau et oiseaux de passage

- Chevreuil, daim : ces espèces sont chassables du 1er juin au 19 septembre 2015.
Du 1er juin à l’ouverture générale, ces espèces ne peuvent être chassées qu’à l’approche ou à l’affût exclusivement à balle ou à l’arc après autorisation préfectorale délivrée au détenteur du droit de chasse.
Ces espèces seront aussi chassables du 20 septembre 2015 au 19 février 2016. A partir de l’ouverture générale, le chevreuil est tiré à balles ou à plombs avec du plomb d’un diamètre d’au moins 3,25 mm (soit le plomb n°1, 2, 3, 4 dans la série de Paris) et à courte distance, ou à l’arc.
Pour le daim, le tir à balles est obligatoire.

- Mouflon, cerf : ces espèces chassables du 1er septembre 2015 au 29 février 2016.
Pour le mouflon, le cerf et le daim, le tir à balles est obligatoire.
Ces espèces peuvent être également chassées à l’arc.

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