Quelques bennes de grain livrées entre les gouttes
Fin de semaines dernières, des moissonneuses sont parvenues à battre des parcelles (surtout de colza) épargnées par
les pluies très locales. Les résultats sont hétérogènes.
Fin de semaines dernières, des moissonneuses sont parvenues à battre des parcelles (surtout de colza) épargnées par
les pluies très locales. Les résultats sont hétérogènes.
Du colza, surtout, mais aussi un peu de blé, et des cultures secondaires (pois, avoine, orge…). En fin de semaine dernière, bon nombre d’agriculteurs sont parvenus à récolter une partie de leurs productions avant les pluies plus persistantes de ces derniers jours.
Les secteurs Est et Sud du département sont les plus avancés. «Nous avons collecté prés de la moitié de nos surfaces de blé et 90 % de colza», affirme Frédéric Toullet, responsable de cette zone chez Noriap. Les rendements de colza s’avèrent proches de ceux de l’année dernière : «Entre 25 qx/ha dans les vallées qui ont souffert du gel, et proche de 40 qx/ha dans les plateaux un peu plus épargnés.» L’hétérogénéité se fait aussi sentir sur le blé, bien que la qualité soit jusqu’ici «acceptable». «On oscille entre 75 et 95 qx/ha de moyenne. Ces écarts sont certainement liés à la pluviométrie de fin de cycle, en juin, et des orages parfois importants.» Dans cette zone, la coopérative espère organiser ses réunions techniques d’après-moisson vers le 20 août.
Chez NatUp, qui collecte au sud de la Somme, des fenêtres de tir fin de semaine dernière ont aussi permis de faucher, surtout du colza. «60 % du colza sont rentrés. Il n’y a aucune certitude pour cette culture. Certaines parcelles qu’on pensait mauvaises tirent leur épingle du jeu, et d’autres qu’on estimait bonnes sont décevantes», analyse Pierre Demolin, responsable du secteur. Les rendements vont d’une vingtaine de quintaux à près de 50 qx/ha. Les trois quarts d’orge de printemps sont aussi battus. «C’est plutôt bon, avec une qualité correcte et des rendements autour de 90 qx/ha, contre 60 l’année dernière.»
À l’ouest de la Somme, en revanche, la moisson est beaucoup moins avancée. «30 % du colza sont battus chez nous, entre 9 et 11 d’humidité et en moyenne 35 qx/ha.» Seuls 11 % du blé étaient en revanche fauchés, mais bon nombre de parcelles arrivent seulement à maturité. Pour ce même secteur Ouest, chez Noriap, Hubert Lecat annonce 50 % du colza en silo. «De 30 à 45 qx/ha, ce n’est pas exceptionnel, mais c’est plutôt une bonne surprise. Plus on avance dans les bonnes terres, meilleur c’est.» 10 % du blé étaient rentrés environ. «Lundi, quelques agriculteurs ont livré des bennes au-dessus de 15 % d’humidité. Mais mieux vaut attendre du temps plus sec quand c’est possible. Le PS n’en sera que meilleur.»
Comme chaque année, le secteur le plus tardif est celui du Doullennais. Aux établissements Charpentier, on commence à trépigner avec 10 % de blé rentrés. «Nous atteignons une des dernières limites au-delà de laquelle on perdra beaucoup de qualité. Mais au 8 ou 9 août, le soleil annoncé devrait nous redonner confiance en notre métier», encourage Jean-Jacques Charpentier. Quelques petites productions sont tout de même avancées. «20 % de colza sont rentrés, avec tous les niveaux de rendement. L’avoine d’hiver est plutôt honorable avec un PS à 52, tout à fait améliorable pour atteindre la norme de 54. Les rendements en pois sont moyens. Des pois jaunes et verts seront commercialisables en tant que tels, alors que d’autres seront fourragers.»