Élections législatives
Quels programmes agricoles pour les partis politiques ?
Le Nouveau front populaire, la coalition des gauches pour les législatives des 30 juin et 7 juillet, a dévoilé le 14 juin, son programme commun dans lequel figurent de nombreuses propositions pour l’agriculture. Les autres partis politiques, dont le Rassemblement national et Renaissance devraient publier le leur avant le 1er tour.
Le Nouveau front populaire, la coalition des gauches pour les législatives des 30 juin et 7 juillet, a dévoilé le 14 juin, son programme commun dans lequel figurent de nombreuses propositions pour l’agriculture. Les autres partis politiques, dont le Rassemblement national et Renaissance devraient publier le leur avant le 1er tour.
Sur les 24 pages de la plateforme politique commune du Nouveau front populaire (NFP), une seule est consacrée à l’agriculture et ses « ramifications » que sont l’eau et la biodiversité. Ce ne sont donc que des dossiers périphériques, les partis coalisés préférant se concentrer sur la taxation des plus riches. Le patron du PS, Olivier Faure, a d’ailleurs affirmé qu’arrivés au pouvoir, les dirigeants du NFP financent leur programme « en prenant dans la poche de ceux qui ont les moyens de donner ».
Le volet agricole de cette nébuleuse qui va du PS au Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d’Olivier Besancenot, tient en quelques mots « Pour une agriculture écologique et paysanne », avec tout ce que ce terme peut recouvrir.
Concrètement, le NFP veut « rétablir le plan Ecophyto, interdire le glyphosate et les néonicotinoïdes avec accompagnement financier des paysans concernés ». Les partis de gauche entendent également « soutenir la filière du bio et l’agroécologie, encourager la conversion en bio des exploitations en reprenant leur dette dans une caisse nationale et garantir un débouché aux produits bio dans la restauration collective ».
Comme ils l’ont répété à plusieurs reprises, ils annuleront l’accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne (CETA*) et feront tout leur possible pour « renoncer à l’accord du Mercosur et protéger nos agriculteurs de la concurrence déloyale ».
La plateforme NFP propose « l’interdiction d’importer toute production agricole ne respectant pas nos normes sociales et environnementales ». Une recommandation qui correspond en partie aux attentes de certaines franges de la profession agricole mais qui passe sous silence les inévitables représailles qui seraient mises en place. Dans une interview à l’AFP le 13 juin dernier, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, avait rappelé : « on a besoin de rester dans un monde ouvert, d’échanges régulés, que le protectionnisme ou la renationalisation ne tiennent pas à l’aune de la réalité ».
Concurrence déloyale
Plus floues sont leur proposition de « lutter contre l’accaparement des terres et permettre à chaque agriculteur qui souhaite s’installer d’accéder à une exploitation pour préserver le modèle agricole familial » celle de vouloir « réformer la PAC » ou encore « inscrire le principe de la règle verte ». Sans surprise, la NPF soutenu par Les Soulèvements de la Terre entendent « adopter un moratoire sur les méga-bassines », « mettre en place des règles précises de partage de l’eau sur l’ensemble des activités » ou encore « passer à la gestion 100 % publique de l’eau en régies locales » et « sortir des fermes-usines, améliorer le bien-être animal et interdire l’élevage en cages d’ici la fin de mandature ». L’impact du SMIC à 1 600 euros et de l’indexation des salaires sur l’inflation est connu d’avance avec une hausse des coûts de production et donc une hausse de l’alimentation, même si les dirigeants du NFP s’en défendent. Il se pourrait aussi que des employeurs de main d’œuvre puissent ne pas renouveler certains contrats de travail et aient recours à la mécanisation quand c’est possible.
A l’autre extrémité de l’échiquier politique, le Rassemblement national semble avoir moins travaillé son programme agricole, se contentant, à l’heure où ces lignes sont écrites, d’un tract d’une page dans lequel il propose seulement deux petites mesures : « développer les circuits courts et lutter contre la concurrence déloyale ». En visite sur une exploitation de Douchy-Montcorbon (Loiret) le 14 juin, Jordan Bardella, président du RN, a rappelé que son parti s’opposait à « l’agribashing » auquel se « livre l’extrême gauche ». Quant à la majorité présidentielle, son programme est égrené au compte-gouttes, au gré des interviews, sans position vraiment verrouillée sur l’agriculture. Le RN et Renaissance devraient prochainement rendre publics leurs programmes dont les candidats investis se saisiront pour préciser leurs professions de foi.