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Echo des moissons
Record de précocité de récolte battu

Voilà plus de deux semaines maintenant que les moissonneuses-batteuses s’affairent dans les champs. Le record de précocité a une nouvelle fois été battu. Les escourgeons, récoltés en quantité et en qualité, rassurent tout le monde. 

La première parcelle d'orge était battue le 17 juin dans la Somme. Du jamais vu.
© A. P.

Le 17 juin, la première moissonneuse sortait à Hargicourt, entre Moreuil et Montdidier. «C’est un nouveau record de précocité», remarque Frédéric Toullet,  responsable des zones Est et Sud chez Noriap. Un peu partout dans la Somme, la récolte d’escourgeon est bien avancée, voire terminée. «Le temps est beau. La qualité et le rendement sont là. Pour l’instant, tout va bien», résume Hubert Lecat, responsable de la zone Ouest de la même coopérative. 

Aucun problème de qualité ni d’humidité n’est constaté pour cet orge d’hiver.  À l’Est, les bennes oscillent de 60 à 100 qx/ha, avec une moyenne approximative de 87 qx/ha. «On remarque encore une fois une grande hétérogénéité, liée à la pluviométrie différente selon les zones, et à la réserve utile en eau des sols», analyse Frédéric Toullet. A l’Ouest, pour Noriap, on enregistre entre 70 et 100 qx/ha. 

Plus au nord, aux établissements Charpentier, zone la plus tardive du département, il restait un tiers des escourgeons à rentrer ce 6 juillet. «C’est exceptionnellement tôt en saison. Avec les belles journées annoncées, mieux vaut attendre la parfaite maturité», commente Jean-Jacques Charpentier. Là encore, les rendements sont hétérogènes, entre 60 et 100 qx/ha. «Les écarts sont en partie liés au type de sol et à la capacité à bien désherber. Certaines parcelles subissent une problématique ray-grass et vulpin.» Au Groupe Carré, un tiers des orges étaient aussi encore à récolter. «Nous constatons des rendements bons à très bons, entre 85 et 105 qx/ha, confirme Jean Deray, responsable service céréales. Les orges brassicoles ont un bon taux de protéines, à 10,5 de moyenne et un calibrage satisfaisant.»

Les premiers colzas étaient battus lundi 4 juillet et les premiers blés le même jour, à Moreuil. Je n’ai jamais connu ça.

La récolte de pois d’hiver est également bien avancée, et plutôt satisfaisante. Jean-Jacques Charpentier avance entre 40 et 50 qx/ha au nord de la Somme, Hubert Lecat entre 30 et 60 qx/ha – «très hétérogène» - à l’ouest, et Frédéric Toullet 40 à 60 qx/ha. «La première parcelle était battue le 21 juin», précise-t-il. Dans son secteur le plus précoce, les premiers colzas étaient battus lundi 4 juillet et les premiers blés le même jour, à Moreuil. «Je n’ai jamais connu ça.» Les premiers échos semblent plutôt positifs. Jean-Jacques Charpentier redoute tout de même «des résultats peu brillants pour les cultures de printemps qui ont eu chaud et soif au mauvais moment.» «Tant que ce n’est pas dans la benne, on reste prudent», relève Jean Deray. 

 

Une baisse des prix soudaine

Les prix des céréales reculent sur les marchés, inquiets de la croissance économique mondiale et plutôt sereins quant aux moissons. En blé, Euronext affichait 360,50 €/t le 23 juin en fin d’après-midi, loin de son record du 16 mai (438,25 €/t). «On est face à l'angoisse de la crise, sur des marchés qui ont tapé des plus hauts et qui commencent à redescendre, dans l'attente de la nouvelle récolte», a déclaré à l'AFP Gautier Le Molgat (Agritel). En Australie, les prévisions météo sont bonnes, et la chaleur sur la Corn Belt américaine a permis de réchauffer un sol trop froid pour les semis : ces facteurs, plutôt rassurants à ce stade, ont favorisé une correction des prix. «On voit aussi un marché plutôt rassuré par le fait que la situation n'a pas empiré sur le front ukrainien, malgré l'absence d'avancées sur d'éventuels corridors maritimes pour sortir des grains du pays», souligne Damien Vercambre (Inter-Courtage). Cette chute des cours du blé depuis mi-juin motive la demande mondiale. L’acheteur public égyptien (Gasc) a par exemple acheté 815 000 tonnes de blé – dont 350 000 françaises - lors de son appel d’offres conclu le 29 juin. Un volume historique.

 

Rendement national moyen estimé à 69,5 q/ha

Le rendement moyen du blé tendre est estimé à 69,5 qx/ha, en «légère baisse» par rapport à la moyenne décennale, ont annoncé Arvalis et Intercéréales. Un niveau en recul de 2 % par rapport à 2021, et de 3% par rapport à la moyenne des dix dernières années. Les deux organisations tablent sur une teneur moyenne en protéines de 11,6 %, «une valeur proche de la moyenne décennale». «La récolte française de blé tendre devrait être en légère baisse et est marquée par une hétérogénéité inédite», affirme le président d’Intercéréales Jean-François Loiseau. D’après lui, «cette campagne 2021/2022 a été difficile pour les producteurs, avec des aléas climatiques exceptionnels. Néanmoins, le blé français est au rendez-vous pour répondre à tous les besoins de notre marché intérieur et assurera son rôle à l’international».
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