Rendement et qualité absents en ce début de moisson
La récolte des orges d’hiver ont débuté mercredi dernier. Comme prédit, le rendement et la qualité sont loin d’être exceptionnels.
Après de longues semaines d’absence, le soleil a enfin osé pointer le bout de son nez la semaine dernière. L’occasion pour les moissonneuses batteuses de sortir faire leurs premiers tours de plaine. Dès mercredi dernier, les récoltes d’orges d’hiver ont débuté sur l’ensemble du département. 95 % des surfaces d’entre elles ont été fauchées entre mercredi et samedi. Pour autant, l’arrivée du soleil n’a pas suffi pour remonter le moral des agriculteurs et des organismes stockeurs.
Les résultats de cette récolte sont «assez mauvais», commente Eric Bridoux de Cap Seine, «pire que ce que nous prédisions», annonce David Favier, directeur de Calipso, ou encore du «jamais vu» pour Frédéric Toullet de chez Noriap. «On s’attendait à des résultats de moisson déplorables, on le prédisait. Mais c’est lors des récoltes qu’on en prend réellement conscience», ajoute Frédéric Toullet.
Orge d’hiver : grosse déception
De manière générale, les rendements dans le département de la Somme, pour les escourgeons, varient entre 50 et 80 quintaux par hectare. Avec une moyenne avoisinant les 68-70 quintaux pour la coopérative agricole Calipso, 65 quintaux pour Cap Seine, 67 quintaux dans le secteur Sud et Est de Noriap, et entre 60 et 70 quintaux pour Sana Terra. Frédéric Toullet a ajouté que quelques difficultés de battage ont été rencontrées dans certaines parcelles liées à la forte présence de Ray Grass.
En ce qui concerne les résultats qualité de cette céréale, l’ensemble des organismes stockeurs s’accordent pour dénoncer un poids spécifique très bas, une teneur en protéine trop élevée et un calibrage plutôt faible (inférieur à 50 %). La moyenne départementale devrait se situer aux alentours de 56 kilos par hectolitre pour le poids spécifique, variant entre 51 et 62 kilos par hectolitre contre 64 à 72 kilos l’année dernière. Mais ce qui inquiète le plus les organismes, ce sont les résultats en teneur en protéine et le calibrage.
Le premier est trop élevé, le second est trop faible conduisant à un non-respect des normes des orges destinées pour la filière brassicole. Certains organismes annoncent déjà qu’ils vont devoir retravailler le grain, d’autres disent qu’ils ne pourront pas valoriser l’orge par la filière brassicole. Cette dernière sera tout simplement valorisée par la production animale. La climatologie, et notamment les pluies des mois de mai et juin, sont en grande partie responsables de ces résultats.
Pour les variétés hybrides ou non, les années précédentes avaient été plutôt favorables pour les variétés hybrides, affichant un rendement plus élevé. Or, cette année, Cap Seine indique «un gradient légèrement mieux chez les hybrides, mais en moyenne seulement 4 à 5 quintaux par hectare de plus pour les hybrides face à une variété comme Etincel».
Pois : une nouvelle année difficile
La récolte des pois protéagineux d’hiver et de conserve a, elle aussi, débuté. 150 hectares de pois protéagineux d’hiver ont été récoltés dans le secteur Sud et Est de Noriap. Le rendement varie de 3 à 10 quintaux l’hectare, bien loin des 50 quintaux de moyenne observés dans le passé. Les pois d’hiver étant, cette année, touchés par la bactériose. Mardi 12 juillet, 35 % de la surface en petit pois Bonduelle était récoltée. «Les résultats sont médiocres, voire catastrophiques», explique Eric Legras, président de l’OP L Vert. «Les rendements talonnent les 70 % du prévisionnel. Nous entamons une seconde année difficile en pois de conserve, comme pour l’escourgeon, l’excès d’eau reçu ces derniers mois explique ces résultats et a engendré une forte pression de nécrose racinaire», poursuit-il. Eric Legras ajoute que le planning prévisionnel des semis de haricots est perturbé, lui aussi à cause de la climatologie. Ces derniers devraient se terminer après le 14 juillet.
Pour la suite, les premiers colzas devraient être battus fin de semaine et les premiers blés début de la semaine prochaine si le temps est de la partie.
Les semences fourragères
«Une parcelle de fétuque rouge a été récoltée la semaine dernière», indique François Lambertin de BenoistSem, organisme producteur de graines et de semences. «Le Ray Grass d’Italie a été endainé, et nous attaquerons la récolte du trèfle incarnats d’ici la fin de semaine», ajoute-t-il. Les récoltes sont lancées, mais il est, aujourd’hui, difficile de donner des résultats, nous devrions en savoir plus dans les semaines à venir.