Une bonne reprise des sols pour des semis de printemps réussis
Lorsque l’on envisage les semis de printemps, la question des modalités de reprise des sols en sortie d’hiver se pose chaque année en fonction de la météorologie des derniers mois. Suivant les cultures à implanter (lin, betteraves, pommes de terre, maïs), quelques paramètres déterminants sont à surveiller ou à prendre en compte afin de garantir la réussite des futurs semis. Voici un tour d’horizon des points de vigilance à observer.
Lorsque l’on envisage les semis de printemps, la question des modalités de reprise des sols en sortie d’hiver se pose chaque année en fonction de la météorologie des derniers mois. Suivant les cultures à implanter (lin, betteraves, pommes de terre, maïs), quelques paramètres déterminants sont à surveiller ou à prendre en compte afin de garantir la réussite des futurs semis. Voici un tour d’horizon des points de vigilance à observer.
• Des agents climatiques favorables à la restructuration naturelle des sols.
D’une manière générale, la sécheresse de l’été 2022 et les quelques périodes de gels de l’hiver 2022-2023 ont permis au sol, notamment présentant des teneurs en argiles significatives, de se restructurer de façon naturelle, sans négliger également le travail des racines des couverts d’intercultures. Actuellement, la majorité des labours d’hiver présente un état de surface satisfaisant et ne se sont pas refermés.
Que ce soit en reprise de labours ou ceux à venir dans les sols limoneux, Il conviendra de réaliser un rapide diagnostic du niveau de ressuyage des premiers horizons de la parcelle avant intervention. L’objectif est double :
- Ne pas créer de tassement profond, notamment entre 20 et 30 cm qui pourrait contrarier l’enracinement des cultures en cas de printemps sec
- Faciliter la réalisation d’un lit de semence satisfaisant composé d’un mélange de terre fine et de mottes
• L’excès de terre fine peut favoriser les tassements à l’implantation
Bien que l’on pense plutôt aux situations de récolte comme période à risque en ce qui concerne les tassements, il faut rester vigilant à adapter le nombre de passage lors de la reprise des sols au printemps.
En effet, ce n’est pas le parc matériel qui doit conditionner les modalités de reprise, mais l’état du sol à la sortie de l’hiver (ressuyage, friabilité, etc.).
De récents suivis de parcelles ont montré que l’excès de terre fine visible dans le premier horizon était susceptible d’engendrer des tassements de surface, notamment dans le cas de la culture de pommes de terre. Dans le cadre d’une plantation combinée en culture de pomme de terre (fraise + planteuse + butteuse en un passage) où les charges à l’essieu peuvent être importantes, les conséquences ont été multiples, à savoir :
- Enracinement moins profond
- Retard de floraison
- Diminution du rendement jusqu’à 30 %
Les cultures comme la betterave sucrière et le lin sont également connues pour être très sensibles aux défauts de structure du sol.
• Quels outils utiliser pour réussir la reprise et la préparation des sols ?
Les terres labourées : dans tous les cas attendre un bon ressuyage sur l’horizon arable (20 cm) pour commencer la préparation de sol. Attention, ressuyé ne veut pas dire desséché.
- En betterave, l’objectif est de préparer la parcelle avec un ou deux passages d’outil au maximum afin de limiter le tassement et en ayant un sol suffisamment ré-appuyé. Un nombre de passage supérieur signifierait une reprise de sol trop profonde et trop précoce du labour avec une remontée de grosses mottes humides.
- En lin, la terre devra être reprise avec un outil de type «vibroculteur» pour les labours réalisés de décembre à début février afin d’ouvrir le sol sans trop le ré-appuyer et permettre un bon réchauffement. Pour les labours réalisés en février/mars, privilégier un outil de type «prépare sol» (outil composé de plusieurs rangées de dents, de rouleaux émietteurs et de rouleaux croskille pour le rappui) car ces derniers sont restés relativement dressés, ils se réchauffent plus vite, mais s’affinent moins bien.
Les terres non labourées, plusieurs cas de figure se présentent :
- Les limons et sables : possibilité de les labourer et de les refermer avec un rouleau pour limiter leur dessèchement ou réaliser la préparation si le labour est proche du semis.
Possibilité de ne pas labourer et de les ouvrir à 10-15 cm avec un outil à dents (sans ailerons pour ne pas risquer de faire une semelle) où à disque. Puis, sans laisser dessécher, réaliser un passage d’outil de type «prépare-sol».
- Les argiles et craies : ne plus les labourer et attendre un bon ressuyage sur les dix à quinze premiers centimètres avant de réaliser une reprise sur une dizaine de centimètres avec un déchaumeur à disque pour ne pas risquer de faire de lissage. Soyer ensuite réactif pour le passage d’un outil de type «prépare-sol» afin de ne pas laisser dessécher la surface et risquer de ne plus pouvoir affiner suffisamment pour créer un bon lit de semence.
Quoi qu’il en soit, le meilleur outil de reprise reste la patience !