Réussir l’implantation du colza, la clé de voûte pour un colza robuste
Le colza reste une culture incontournable dans nos assolements. Ses atouts agronomiques mais aussi économiques sont à faire valoir. Cependant, depuis plusieurs campagnes, cette culture peut être remise en cause par une pression ravageur importante, par les conditions d’implantation délicates au moment du semis (période de sec) et par de perpétuelles évolutions réglementaires. Point sur ces critères d’implantation qui conditionnent sa réussite.
Le colza reste une culture incontournable dans nos assolements. Ses atouts agronomiques mais aussi économiques sont à faire valoir. Cependant, depuis plusieurs campagnes, cette culture peut être remise en cause par une pression ravageur importante, par les conditions d’implantation délicates au moment du semis (période de sec) et par de perpétuelles évolutions réglementaires. Point sur ces critères d’implantation qui conditionnent sa réussite.
Nous savons que l’implantation est l’étape clé qui conditionne la robustesse du colza, c’est-à-dire sa capacité à supporter les attaques d’agresseurs et/ou les aléas climatiques. Par ailleurs, pour limiter la nuisibilité des insectes, notamment à l’automne, dans un contexte où le nombre de matières actives disponibles diminue et que le développement de résistantes augmente, s’appuyer sur des leviers agronomiques est indispensable.
Qu’entendons-nous par colza robuste ?
Par définition, un colza robuste est un colza avec une biomasse d’environ 1,5 kg/m² en entrée d’hiver et avec un nombre de pieds/m² suffisants (20 à 35 plantes/m²). Également, l’idéal est d’avoir un bon développement racinaire avec un pivot d’au moins 15 cm pour assurer un bon développement.
Le premier critère de réussite reste de toute évidence, les conditions météorologiques au moment du semis. Il existe cependant d’autres critères à prendre en compte pour réussir au mieux ses semis.
Anticipez l’implantation dès la récolte du précédent
Privilégiez un précédent favorable : privilégiez un précédent qui libère la terre de bonne heure, avec peu de résidus, les précédents laissant de l’azote sont très favorables.
Optimisez le travail du sol : préserver au maximum l’humidité du sol. Un diagnostic de l’état structural du sol vous permettra de déterminer quel sera le travail du sol le plus adapté. La gestion des pailles est également un critère important. La qualité de répartition et de broyage des pailles est primordiale en sol argileux et en techniques de non-labour.
Soyez prêts à semer tôt : l’objectif est de semer le colza dans les meilleures conditions en anticipant les semis en fonction des pluies annoncées. Dans les sols superficiels, avec peu de réserves en azote minérale, les semis doivent être particulièrement précoces (autour du 10-15 août). En sol plus profond, avec de la disponibilité en azote les semis peuvent débuter autour de 25 août. En cas de semis précoce, attention de bien choisir sa variété en prenant en compte la sensibilité à l’élongation.
Assurez une disponibilité en azote et phosphore suffisante : l’objectif est d’avoir une croissance continue du colza durant l’automne sans rupture d’alimentation. Cette alimentation passe par la fertilisation minérale mais aussi organique, notamment dans les parcelles à faible disponibilité en azote. Fertilisez autour du semis, en respectant la Directive nitrates.
Essai fertilisation sur colza
La Chambre d’agriculture de la Somme a conduit un essai fertilisation organique et minérale pour évaluer les différents leviers agronomiques sur la qualité d’implantation et la dynamique de croissance de la plante. Il vient comparer les différents éléments minéraux entre eux (azote, phosphore et soufre) selon les modalités suivantes (cf. tableau ci-dessous).
À l’automne 2021, les premières notations de développement ont mis en avant les modalités avec engrais minéral au semis et apport d’engrais organique. La récolte de l’essai a été faite le 22 août 2021 en bonnes conditions. La moyenne de l’essai est de 47,1 qx/ha. Les rendements évoluent 40 à 55 qx/ha et mettent en avant les modalités avec les apports de matière organique. Nous pouvons également constater que l’apport de soufre au semis apporte un plus. Retrouvez l’entièreté des résultats dans le recueil des essais 2023.
La Chambre vous accompagne dans la trajectoire agronomique de votre exploitation. Pour vous accompagner dans la mise en place et la réussite de ces pratiques, n’hésitez pas à nous contacter.
Pour anticiper au mieux l'implantation
- Travail du sol optimisé
- Bien choisir sa variété (sensibilité à l’élongation, et vigueur)
- Une levée précoce
- Assurer une bonne disponibilité en azote et phosphore