Aménagement du territoire
RN 25 : un accord unanime présenté à Beauval
Les exploitants et propriétaires concernés par les expropriations du chantier de rénovation de la RN25 étaient conviés à une présentation jeudi 25 avril des dernières (et définitives) modalités proposées par les services de l’Etat, validées par toutes les parties de discussion.
Les exploitants et propriétaires concernés par les expropriations du chantier de rénovation de la RN25 étaient conviés à une présentation jeudi 25 avril des dernières (et définitives) modalités proposées par les services de l’Etat, validées par toutes les parties de discussion.
Le projet de rénovation de la voie a été un chantier houleux de discussion. Dernière route gérée par l’Etat dans le département, les discussions entre la DREAL et la profession se sont dès le départ enlisées, en ne s’intégrant pas dans les modes de discussion usuels comme ce qui est pratiqué avec le conseil départemental ou les différents maitres d’oeuvre d’ouvrages linéaires. La préfète Nguyen et le préfet de région Michel Lalande avaient en leur temps arbitré en faveur de la DREAL sur ces discussions. En outre, la zone de Beauval à sa sortie en direction d’Amiens est accidentogène, la traversée de cette voie est nécessaires pour les agriculteurs et le bassin versant ouest est trop souvent sujet à des dégâts d’érosion de d’inondation. Bref, un vrai sac de nœuds, et durant deux années, la procédure a avancé sans prendre en compte les attentes du monde agricole que ce soit en matière de dédommagement ou de sécurité.
Un dossier sorti de l’ornière pas à pas
Suite à la DUP et aux arrêtés d’expropriation, plusieurs actions se sont mises en œuvre : plusieurs agriculteurs locaux ont saisi le juge de l’expropriation pour réévaluer les montants, et la FDSEA a par ailleurs attaqué l’arrêté de prise de possession anticipé des terres qui permettait d’engager le chantier. A sa prise de fonction, le préfet de la Somme Rollon Mouchel Blaisot a mandaté le sous-préfet Emmanuel Moulard pour achever le travail de sa prédécesseuse Myriam Garcia pour trouver une sortie satisfaisant toutes les parties. Suite à une première visite sur le terrain, une proposition de tracé modifié a permis de répondre à la problématique de sécurité. Par ailleurs, en prévision des futurs aménagements du bassin versant de la Gézaincourtoise, les canalisations posées sous la voie pour permettre la traversée des eaux excédentaires ont été revue significativement à la hausse dans le projet, ce qui répondait à deux attentes. Enfin, le préfet a réouvert les discussions entre la profession et la DREAL sur les montants d’indemnisation. Au final, un accord a été négocié par la Chambre d’agriculture, validé étape par étape avec tous les syndicats, et le préfet a pris les dispositions pour en permettre la mise en œuvre. Dans cet accord, les montants d’indemnisation ont été remis au moins au niveau des standards de ce type d’aménagements, avec une partie incitative sur la nécessité de collecter tous les accords de propriétaires et locataires dans les meilleurs temps car le projet routier fait l’objet de cofinancements européens qui pourraient être remis en cause en cas de retard.
Avis favorable unanime
C’est donc avec cet accord unanime que Yannick Decoster de la Chambre d’agriculture et les représentants de la DREAL ont présenté la situation aux propriétaires et exploitants concernés. Les présents ont pu poser leur engagement, et pour celles et ceux qui n’étaient pas sur place, y compris celles et ceux qui avaient signé les anciens barèmes, une nouvelle proposition sera faite et remise. D’autres questions ont été formulées, notamment sur les réseaux et accès : la DREAL a confirmé qu’elle assurait le rétablissement des aménagements spécifiques (aires de stockage, réseaux d’irrigation etc…) avec l’accord des exploitants. De surcroît, la DREAL a confirmé que durant les travaux une bande de roulement de chantier serait réalisée le long de la chaussée sur le côté ouest, et que ce chemin provisoire pourra être rendu à la production agricole au terme des travaux, sauf pour un tronçon où il est nécessaire à l’accès des parcelles cadastrale. Pour le volet hydraulique, le projet routier assure la gestion de l’eau collectée sur son emprise. De surcroît, deux réunions de travail ont eu lieu avec les gestionnaires du bassin de la Gézaincourtoise pour être compatible avec les futurs travaux du bassin versant qui sont à l’étude pour le volet hydraulique. Travaux qui pourront être éventuellement coordonnés avec un aménagement foncier.
Des sujets à traiter ensuite
A ce stade, la DREAL s’est engagée à financer des études d’aménagement foncier sur le périmètre des communes concernées par le chantier. Il revient aux communes de se positionner ou non. Si l’aménagement foncier est décidé, il conviendra alors d’en étudier les potentialités positives pour le monde agricole, sur la maîtrise des eaux pluviales, sur l’accès et la desserte des parcelles cadastrales ou sur la cohérence du parcellaire dans une zone où le cadastre date de 1965, et qui a été façonnée et améliorée au fil des années par les échanges parcellaires. Ces volets demeurent bien sûr importants pour la réussite du projet, mais viennent de fait en second temps. A ce stade, c’est au moins de tourner la page du volet de négociation et de tracé, avec une fin positive, et de se préparer à la suivante.