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Safer : «La régionalisation est une vraie opportunité»

La régionalisation des Safer Picardie et Flandres-Artois sera effective début juillet 2017. Comment se prépare-t-elle ? Que va-t-elle apporter ? Réponse avec Sylvain Verluys, président de la Safer Picardie, et de sa directrice générale déléguée, Marie-Andrée Degardin.

© AAP



Rappelez-nous quel est le rôle de la Safer ?
Sylvain Verluys : Son premier travail est d’assurer le suivi du marché foncier, autrement dit des ventes des terres.
Marie-Andrée Degardin : Ce rôle a été renforcé par la loi d’Avenir, puisque nous allons suivre également les cessions de parts de sociétés sur lesquelles nous aurons un droit de préemption, de même que les donations.

Pourquoi la loi d’Avenir a-t-elle ajouté ce droit de regard sur les cessions des parts des sociétés ?
Marie-Andrée Degardin : Ces cessions nous échappant, cela ne nous permettait pas d’exercer notre droit de préemption, ce qui représentait un détournement de ce droit de la Safer.

Quelles sont les missions de la Safer ?
Sylvain Verluys : La loi d’Avenir a réaffirmé nos missions d’ordre général, qui visent à développer un modèle d’agriculture associant la performance économique, sociale et environnementale. Notre autre mission est de favoriser l’installation et de renforcer la protection des espaces agricoles, naturels et forestiers.
Notre mission consiste aussi à contribuer au renouvellement générationnel, à consolider les exploitations et à restructurer le parcellaire. Enfin, nous devons préserver et gérer les ressources naturelles, comme contribuer au développement durable de nos territoires.

Quand va s’opérer la régionalisation des deux Safer ? Et pourquoi la faire ?
Sylvain Verluys : La régionalisation sera effective en juillet 2017. C’est une obligation de la loi d’Avenir. Même si cela ne l’avait pas été, nous l’aurions fait de toute façon, car cela va nous permettre de redynamiser notre travail sur les territoires du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie.

Comment la préparez-vous concrètement ?
Sylvain Verluys : Fin 2014, bien avant donc la fusion des régions administratives, nous avons créé un comité de pilotage, composé des présidents respectifs, des directeurs, des vice-présidents et d’un représentant de la FNSafer (au total, dix membres, ndlr) pour lancer le chantier de la fusion des deux Safer. Nous avons commencé par faire le point sur le fonctionnement de nos deux structures.
Ce que nous avons relevé, c’est que la Safer Flandres-Artois (Nord-Pas-de-Calais) œuvre sur un tissu urbain alors que celle de Picardie intervient dans une zone plus rurale. Du coup, nous avons trouvé une première complémentarité. Autre
différence, et une fois de plus complémentaire dans notre fonc­tionnement futur, la Safer du Nord-Pas-de-Calais travaille avec un Etablissement public foncier (EPF) d’Etat alors qu’en Picardie, bien que nous ayons aussi un EPF, il est local et non d’Etat. Donc, nous n’avons pas de convention avec lui, comme peut en avoir la Safer du Nord-Pas-de-Calais. Par ailleurs, cette Safer a développé un service collectivité. En Picardie, ce travail est beaucoup moins avancé. Nous, nous avons plus travaillé sur les cessions d’exploitation.
Marie-Andrée Degardin : Nos différences sont à tel point complémentaires que la régionalisation est une vraie opportunité.

Cette régionalisation aura-t-elle une incidence sur le conseil d’administration et ses collèges ?
Marie-Andrée Degardin : Dans le conseil d’administration, on nous impose trois collèges avec huit administrateurs maximum dans chacun, soit au total vingt-quatre. La Picardie en dispose actuellement de vingt et le Nord-Pas-de-Calais de dix-huit. Le premier collège réunit les OPA avec une obligation de parité de 30 %, hommes ou femmes. Le second collège, lui, se composera des collectivités régionales et départementales. Enfin, le troisième, réuni sous le vocable autres, portera sur l’environnement avec des représentants de l’ASP, la FNSafer, la Fédération des chasseurs, le Crédit agricole, le syndicat de la propriété privée, etc.
La nouveauté est que dans le premier collège, il n’y aura pas que la FDSEA, mais aussi la Coordination rurale et la Confédération paysanne, comme la loi d’Avenir l’impose.

Où sera le siège de cette future Safer ?
Sylvain Verluys : Compte tenu des locaux que nous avons achetés et de la place que nous avons (lire ci-dessous), nous avons proposé qu’il soit à Amiens. La décision sera prise lors des conseils d’administration de la Safer Picardie et de la Safer Flandres-Artois, ce mois-ci, et en avril. Mais quel que soit le lieu du siège social, les sites des deux antennes départementales, à savoir celle de Beauvais et celle de Laon, seront maintenus.

Marché foncier de Picardie

- Espace rural en 2015 : 15 516 ha, dont 4 454 dans la Somme, 4 747 dans l’Oise et 6 315 dans l’Aisne
- Sur ce foncier, le marché agricole représente 11 706 ha et le marché non agricole 3 702 ha (forestier, résidentiel, loisirs, etc.)
- Acquisition par les agriculteurs et les locataires en place : 7 061 ha
- Acquisition par la Safer : 599 ha sur un marché préemptable de 3 372 ha, auxquels s’ajoutent 930 ha en cession d’exploitation
- Sur les 599 ha, installation de dix jeunes agriculteurs

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