Lin
Safilin choisit Béthune pour relocaliser la filature de lin
Le fabricant de fil de lin avait annoncé le 9 mars dernier un projet de relocalisation de son activité de filature avec la création d'un atelier à l'été 2022 dans les Hauts-de-France. On sait depuis quelques jours où sera implantée l’usine.
Le fabricant de fil de lin avait annoncé le 9 mars dernier un projet de relocalisation de son activité de filature avec la création d'un atelier à l'été 2022 dans les Hauts-de-France. On sait depuis quelques jours où sera implantée l’usine.
C’est un parc d’activités en expansion, au nord de la commune de Béthune (62) que Safilin a choisi pour implanter sa nouvelle unité de filature de lin. L’entreprise basée à Sailly-sur-la-Lys, mais qui n’a plus d’activité de transformation en France, l’a confirmé il y a quelques jours.
Le 9 mars dernier, le président de Safilin, Olivier Guillaume suscitait un certain émoi au sein de la filière lin française en dévoilant un projet de relocalisation de filature dans le Nord-Pas de Calais. Après l’arrêt de l’activité française de filature en 2005 et sa délocalisation vers la Pologne à partir des années 1990, ce retour « au pays » était accueilli comme une bonne nouvelle.
Construit sur 6000m2, ce nouvel atelier de filature, destiné à fabriquer des produits en lin 100% français, doit accueillir 14 métiers à filer et vise une production de 350 tonnes par an. L’investissement est de 5 millions et doit permettre l’embauche de 30 personnes dans un premier temps ; une première phase de recrutement doit en effet débuter en novembre prochain. La mise en route de l’usine est prévue en janvier 2022.
Une demande pressante
Si le président de Safilin veut réinvestir en France, c’est parce que la demande pour du lin cultivé, teillé et transformé en fil en France est pressante, expliquait-il en mars dernier : « Depuis plusieurs années, certains de nos clients industriels, mais également plusieurs marques et parfois même des consommateurs s’étonnaient qu’une fibre comme le lin ne soit plus du tout filée sur son territoire de culture. Or, nous constatons un changement de paradigme fort dans les codes de consommation et les attentes du consommateur, tant en termes d’empreinte environnementale que sociale, ainsi qu’une exigence de plus en plus affirmée d’une traçabilité et de produits locaux. De plus en plus de marques souhaitent évidemment adresser ces attentes nouvelles mais profondes, et le lin semble tout indiqué pour y répondre. Encore fallait-il compléter sur le territoire la chaîne de valeur, et Safilin étant le plus reconnu des filateurs de lin. Nous avons été sollicités pour travailler ce projet et avons décidé de répondre présents », témoigne M. Guillaume.
Un investissement de 5 millions d’euros
Le fil sorti de l’usine française sera destiné au marché national, mais pas seulement. L’ambition d’Olivier Guillaume est en effet de faire un produit « haut de gamme » pour lequel des acheteurs internationaux sont déjà sur les rangs. Pas question non plus d’abandonner la production polonaise, puisque, souligne le patron de Safilin, « l’outil nouveau en France accompagnera notre croissance ». Avec la filature française, c’est donc bel et bien à un nouveau marché que Safilin compte répondre en proposant « un produit 100% transformé en France de la plante au produit fini ».