Pommes de terre
Sana Terra veut dénicher la nouvelle variété reine de la chips
La coopérative Sana Terra (80) effectue des tests de variétés de pommes de terre chaque année. En 2024, l'essai était axé sur des variétés pour la chips, à Berny-en-Santerre. Les arrachages avaient lieu jeudi 3 octobre.
La coopérative Sana Terra (80) effectue des tests de variétés de pommes de terre chaque année. En 2024, l'essai était axé sur des variétés pour la chips, à Berny-en-Santerre. Les arrachages avaient lieu jeudi 3 octobre.

Qui pour surpasser Heraclea, l’une des meilleures variétés de pommes de terre pour la chips ? C’est ce que la coopérative Sana Terra cherche à travers les essais de variétés qu’elle mène dans les terres du Santerre chaque année, tantôt pour la chips, tantôt pour la frite. En 2024, un essai avait lieu à Berny-en-Santerre, en non irrigué, et était arraché jeudi 3 octobre. Un essai similaire, avec irrigation, était mené dans la commune voisine de Lihons. «Il y a dix ans, nous avons repéré Heraclea dans nos essais. Aujourd’hui, c’est devenu une référence pour la chips. Mais elle commence à décrocher. Toutes les variétés ont une espérance de vie limitée. Si nous voulons fidéliser nos agriculteurs, nous devons leur proposer les meilleures variétés», présente Aurélie Pernel, responsable qualité chez Sana Terra.
Vingt-deux variétés étaient testées, plantées sur quatre routes. Dès l’arrachage, les premières critiques peuvent être émises. «Une bonne pomme de terre pour la chips doit remplir plusieurs critères : un rendement suffisant, un taux de matière sèche satisfaisant, une bonne conservation, un calibre standard, entre 35 et 75 mm avec des pommes de terre homogènes, bien rondes, ni trop grosses ni trop petites.» Comptez entre 72 et 112 pommes de terre pour 10 kg de chips.
À la casserole
Enfin, chaque route de pommes de terre passera aux tests de cuisson. «On vérifie ainsi si la pomme de terre correspond au cahier des charges de l’industriel. Une bonne pomme de terre pour l’agriculteur ne l’est pas forcément pour l’industriel.» Quatre cuissons sont programmées : la première juste après récolte, puis une deuxième en décembre-janvier, une troisième en mars et une quatrième en juin. «À chaque fois, on juge de la bonne tenue, et de l’aspect. Si une pomme de terre fait trop de sucre, elle caramélisera à la cuisson et deviendra marron.» Ces cuissons échelonnées dans le temps permettent d’estimer si une pomme de terre peut être transformée plus tard en saison, ou s’il vaut mieux l’utiliser en début de saison.
Pour les obtenteurs, qui ont fourni les plants, la multiplication de ces essais est une aubaine. «Ça nous permet de tester les variétés dans différents terroirs. Une pomme de terre qui s’exprime mal à un endroit peut être mieux dans un autre», commente Romain Cardinael, commercial chez Solana France. Après ces arrachages, Aurélie Pernel espère qu’une des vingt-deux variétés testées tirera son épingle du jeu. «Si on arrive à en récolter un big bag pour la tester au champ l’année prochaine, ce serait super.»