Depuis 2012, le clivage se fait vif entre les chasseurs de plaine et les chasseurs au bois. Motif ? Les règles de tir du sanglier en plaine se sont renforcées, avec à présent une obligation de chasse en battue et non postée. Si les postes en plaine pouvaient comporter dans certaines situations une sécurité pas tout à fait optimale au regard de l’entourage, et étaient critiqués comme incitant l’affût en périphérie des bois chassés, les chasseurs de plaine trouvent les conditions actuelles trop restrictives à plusieurs niveaux. C’est le cas, par exemple de René Heu, président de la société de chasse de Belleuse, qui, il y a un an, a lancé une pétition en faveur de la réintroduction du tir de sanglier en plaine à poste fixe ; pétition qui a recueilli 1000 signatures.
Avec ses collègues de Neuville-les-Lœuilly, Lœuilly, Contre, Nampty et Taisnil, il a constitué un groupe de personnes qui s’est astreint à formuler des propositions à la Fédération départementale des chasseurs pour trouver les conditions permettant cette pratique.
L’enjeu est multiple : il y a certes la volonté et le plaisir d’exercer la chasse au sanglier de plaine, mais aussi la régulation des populations dont les dégâts sont importants, tant pour les cultures que pour les aménagements cynégétiques en faveur du petit gibier. A la veille d’un hiver pour lequel les agrainoirs seront de sortie pour sauver les perdrix, l’attente est réelle.
Deux rencontres ont déjà eu lieu avec la Fédération des chasseurs et René Heu se dit plus que jamais en attente de trouver une issue favorable à ces discussions, mais il y met aussi une exigence de réussite, faute de quoi, il envisage avec d’autres d’aller plus loin avec la création d’une association spécialement dédiée aux chasseurs de sangliers en plaine.
REACTION
René Heu, président de la société de chasse de Belleuse
«Tirer en toute sécurité sans avoir à rajouter des contraintes»
Avec les règles que l’on connait depuis 2013, le taux de prélèvement de sangliers en plaine n’est pas optimal, et les populations susceptibles de causer des dégâts ne sont pas en retrait. Au-delà des dégâts aux cultures qui coûtent cher à tous les chasseurs, il y a aussi les dégâts sur les agrainoirs. Cette année, nous allons tout faire pour protéger le capital perdrix qui reste, mais cela demande de l’énergie et du temps pour y parvenir. Quand un agrainoir est saccagé par un sanglier, une fois ça passe, mais régulièrement ça énerve et ça démotive, sans parler du fait qu’on risque de retrouver des supports métalliques dans les champs. Que ce soit pour les cultures, le petit gibier, ou ne serait-ce que le plaisir de chasser, je pense qu’on peut trouver les règles de sécurité en terme de distance, de hauteur et d’angles qui permettent de tirer en toute sécurité durant la saison, sans avoir à rajouter des contraintes de date, d’horaire, ou de mode de chasse.