Sécheresse : Hugo Clément attribue la faute aux agriculteurs et à l’irrigation
France 5 a diffusé le lundi 29 août, en prime time, un reportage de 52 minutes du journaliste antispéciste et écologiste, Hugo Clément, intitulé : « La guerre de l’eau en France ». Entre poncifs éculés, approximations et contre-vérités, ce reportage à charge contre l’agriculture conventionnelle, propose des solutions déjà appliquées.
France 5 a diffusé le lundi 29 août, en prime time, un reportage de 52 minutes du journaliste antispéciste et écologiste, Hugo Clément, intitulé : « La guerre de l’eau en France ». Entre poncifs éculés, approximations et contre-vérités, ce reportage à charge contre l’agriculture conventionnelle, propose des solutions déjà appliquées.
De la Vendée au Gard, en passant par les Deux-Sèvres, l’Isère ou encore l’Hérault, Hugo Clément dresse le bilan de la sécheresse exceptionnelle que notre pays a connue cette année. Le constat est partagé par tous : la France a cruellement manqué et manque toujours d’eau.
Oui, près de 1 000 cours d’eau de l’Hexagone ont été en partie à sec pendant l’été. Bien entendu les quelques solutions qu’il présente et qui sont pour beaucoup déjà opérantes suscitent non seulement l’intérêt mais aussi l’adhésion : c’est le cas pour ce pommeau de douche qui s’illumine en bleu-violet dès que la consommation d’eau a dépassé 10 litres. C’est aussi le cas pour ces panneaux solaires qui permettent de récupérer l’eau de pluie qui, une fois traitée, filtrée, peut servir à des usages domestiques… Que dire de la réutilisation des eaux usées traitées (REUT) déjà appliquée depuis plus de cinquante ans dans l’un des pays les plus arides du monde : la Namibie. On ne peut que souscrire à ce type d’initiatives pour économiser un bien devenu aussi précieux et convoité que l’or et le pétrole.
« Supercherie »
Cependant, le téléspectateur reste dubitatif devant les raccourcis et les attaques à peine voilées envers l’agriculture qu’il aime appeler « intensive ». Dans sa ligne de mire : le maïs « gros consommateur d’eau en été ».
Pour en parler et essayer de paraître équilibré, il interroge Guillaume Chamouleau, vice-président de la Chambre d’agriculture de Charente, mais avant tout « irriguant (sic) ». Pour le contrer, il l’emmène sur le terrain de l’exportation lui demandant s’il est sûr que son maïs reste en France… Ce à quoi, l’infortuné agriculteur répond qu’il n’en sait rien. Le rapport avec l’irrigation ? Aucun ! Juste le plaisir de prendre en défaut un irriguant et de pointer du doigt l’irrigation exportée comme la France qui conteste la déforestation importée…
Pour renforcer sa pseudo thèse, il fait témoigner Marina Lonardi, maraîchère bio qui s’oppose à la construction des retenues d’eau… Pourtant elle en utilise aussi pour ses tomates… Oui mais en goutte à goutte. Un système à appliquer sans doute pour le maïs à la place des rampes ou des lances ! Et puis ces « bassines », ces retenues d’eau… Une « supercherie », lâche une militante anti-irrigation, Agnès Baudrillard, ancien enseignante et donc une sommité en matière écologique. Pourtant même l’hydrologue Emma Avisa lui rappelle que l’eau alterne « entre le pas et le trop », justifiant ainsi la nécessité de les construire. Dans sa ligne de mire, le journaliste vise aussi les canons anti-grêle qui protègent « des champs de salades à la taille démesurée » qui heurte la sensibilité de certains contempteurs.
« A tout le monde »
Hugo Clément qui oublie (sciemment ?) de préciser que le manque d’eau a aussi touché de nombreux autres pays dans le monde, notamment dans le pourtour méditerranéen, n’est pas à une approximation près.
Il laisse vaguement entendre que si les feux de forêts ont été particulièrement nombreux et virulents cette année, c’est en raison du manque d’eau, soit, mais un manque d’eau lui-même résultant du modèle agricole intensif.
En résumé, s’il ne pleut pas, c’est donc la faute des agriculteurs (intensifs), irrigants de surcroît ? On touche le fond de la piscine (sans eau) quand en fin de reportage, il présente une maison construite sur un terrain argileux et victime de nombreuses fissures. Encore la faute des agriculteurs peut-être ? Seule la conclusion reste finalement audible : « L’eau est à tout le monde : Il faut que chacun puisse en bénéficier », soutient Hugo Clément. On aurait aussi aimé qu’il dise qu’il n’existe pas d’agriculture sans eau et que sans agriculture, il est difficile de nourrir les femmes, les hommes et les animaux sur la planète. Un autre oubli sans doute. L’émission est disponible en replay sur France 5.