Sodiaal Union Nord : «2012 préfigure l'après 2015»
Le prix du lait au cœur des discussions de l’assemblée générale de région Sodiaal Union Nord.
«Ces dernières années les relations entre les industriels et la grande distribution se sont dégradées en raison de la baisse du pouvoir d’achat des Français et d’un climat économique mauvais. Les grandes surfaces sont entrées dans une guerre des prix alimentée par une publicité de comparaison de prix», regrette Olivier Gaffet, président de Sodiaal Union Nord. Pour lui, la mobilisation des producteurs a été indispensable pour régler le conflit entre distributeurs et entreprises. «Du fait de la médiation et de la façon dont le médiateur a communiqué, nous avons eu de grosses difficultés pour passer des hausses avec les grandes surfaces. Le vainqueur au final de cette médiation est la distribution puisqu’elle s’appuie sur le courrier du médiateur pour ne pas passer des hausses tout en prétendant appliquer ses directives», a-t-il déploré.
Olivier Gaffet tenait ces propos dans le cadre de la première assemblée générale de région de Sodiaal Union Nord, qui se substitue aux assemblées de section. Une assemblée qui a réuni plus de 80 personnes le 6 juin à Boves (80).
Maîtriser les volumes
Le président est auparavant revenu sur l'année laitière 2012. Elle a été marquée, a-t-il exposé en substance, par une bonne productivité en lait avec des prix attractifs, mais le marché s’est ensuite engorgé. Les charges d’alimentation ont explosé, pesant fortement sur les exploitations. Puis à l’automne, les cours des marchés mondiaux ont repris et atteignent actuellement des prix peu connus.
«Au printemps 2012, a souligné Olivier Gaffet, il n’a plus été possible de discuter du prix du lait au sein de l’interprofession. En octobre, la TFA (taxe fiscale affectée) a été supprimée : il n’y avait donc plus de limites pour produire du lait». Le groupe Sodiaal souhaite néanmoins maitriser ses volumes. C'est pourquoi la coopérative a institué un prix de contrôle au-delà du volume A et B, s’élevant à 50 euros les 1000 L de lait. De nouvelles mesures saisonnalité ont été prises avec un décalage de la période sans volume B sur les mois d’août, septembre et octobre.
«2012 est une année intéressante car elle préfigure l'après 2015, l'après-quota qui se caractérisera par une forte volatilité des prix avec un retournement brutal des cotations. L’émergence de la demande extérieure notamment par les pays émergents comme la Chine est toutefois une opportunité pour nous», a poursuivi Frédéric Rostand, directeur général de Sodiaal Union, réaffirmant ainsi son ambition de continuer le développement de Sodiaal en France et à l’international.
Et ensuite ?
Le groupe Sodiaal travaille sur douze axes pour se renforcer et préparer l’avenir. Premier objectif : passer des hausses de prix auprès de la grande distribution. «2013 est pour l’instant marqué par des cotations records, il n’y a pas de stocks», selon Frédéric Rostand, ce qui devrait aider à faire grimper les prix à la production.
En chiffres
Sodiaal, c’est :
5ème groupe laitier européen
4,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires
7 250 salariés
49 sites industriels en France
12 122 producteurs
4,1 milliards de litres de lait collectés
337 646 litres de lait par producteurs