Solaal organise le don alimentaire
A l'initiative de Jean-Michel Lemétayer, la profession agricole a créé en 2013 l’association Solaal (Solidarité des producteurs agricoles et des filières alimentaires). Aujourd’hui, le dispositif se déploie dans les régions.
Faire dialoguer donateurs de produits agricoles et associations caritatives, tel était l’objectif de la réunion organisée le 9 juin dernier par la Frsea Picardie, en collaboration avec la chambre régionale d’agriculture, les jeunes agriculteurs de Picardie, la Direction régionale de la cohésion sociale et la Draaf. La Frsea Picardie a souhaité que l’association Solaal soit déclinée au niveau régional afin de créer des liens entre les agriculteurs qui ont des produits à donner et les associations caritatives susceptibles de les recevoir.
Qu’est ce que Solaal ?
Solaal a été créée en 2013 pour faciliter l’organisation des dons de produits agricoles. Au niveau national, elle travaille sur la règlementation et la fiscalité pour faciliter l’organisation de dons de denrées alimentaires. Par exemple, concernant les dons d’œufs, la réglementation sur la traçabilité exige que les œufs passent par un centre de conditionnement. Or, le don ne peut être réalisé qu’entre un producteur et une association. Solaal a organisé le processus de sorte que le passage par un intermédiaire ne soit plus un problème. L’association s’occupe également de collecter les offres et de mettre en relation les agriculteurs donateurs avec les associations caritatives bénéficiaires. C’est sur cette deuxième mission que Solaal a besoin d’être déclinée en local. En effet, l’organisation de dons partout en France depuis Paris n’est pas toujours aisée.
Pour lutter contre le gaspillage alimentaire
Laurent Degenne, président de la Frsea, a expliqué aux responsables des associations caritatives qu'il existe des excédents de production, dus à des facteurs climatiques ou économiques. Dans tous les cas, les produits excédentaires répondent à toutes les normes de qualité sanitaire et gustative, mais ils ne trouvent pas preneur sur le marché. «Cette situation est paradoxale quand on sait qu’aujourd’hui encore, même en France, tout le monde ne mange pas à sa faim. C’est pourquoi il nous semble qu’il est du rôle de la profession agricole de trouver des moyens, comme Solaal, pour faciliter les dons alimentaires», a-t-il déclaré.
La démarche doit rester simple
La Frsea Picardie avait déjà organisé un don de pommes de terre en 2012, année de fort excédent de production. «A l’époque, on avait voulu travailler sur des gros volumes et on s’était heurté à des difficultés de conditionnement et de transport : les associations ont des contraintes et les donateurs n’avaient pas forcément la possibilité de conditionner ou d’organiser le transport. Aujourd’hui, à travers la déclinaison picarde de Solaal, il s'agit de faciliter la relation entre le donateur et l’association bénéficiaire afin que des solutions locales soient trouvées», a expliqué Laurent Degenne.
Le principe est simple : l’agriculteur qui souhaite donner contacte la Frsea Picardie qui propose ensuite l’offre aux associations caritatives présentes dans la région. Les associations intéressées répondent et la Frsea met en relation les associations et le donateur. Après le don, l’association délivre une attestation à l’agriculteur qui peut ainsi déduire 60% du prix de revient du produit sur ses impôts, dans la limite de cinq pour mille de son chiffre d’affaires.
Les agriculteurs n’ont pas attendu l’existence de Solaal pour faire des dons. La mise en œuvre du relais picard de Solaal ne remet aucunement en cause les liens qui existent déjà localement entre agriculteurs et associations. Il s’adresse aux agriculteurs qui souhaitent faire un don et qui ne savent pas comment s’y prendre.