«Sous le choc» après l’attaque du loup sur ses moutons
Jérôme Clop, éleveur ovin de Gauville, a perdu son bélier et cinq brebis dans la nuit du 20 au 21 janvier. Cinq autres brebis sont blessées. Les pertes ne sont pas que financières. L’agriculteur, désormais «sous le choc», témoigne.
Jérôme Clop, éleveur ovin de Gauville, a perdu son bélier et cinq brebis dans la nuit du 20 au 21 janvier. Cinq autres brebis sont blessées. Les pertes ne sont pas que financières. L’agriculteur, désormais «sous le choc», témoigne.
Jeudi 20 janvier au soir, lorsque Jérôme Clop est allé nourrir son troupeau de Shropshire qui pâturait à Lafresguimont-Saint-Martin, près d’Aumale, tout allait pour le mieux. Le lendemain, vers 10 h, un voisin de la pâture l’alertait. «Il m’a appelé pour me dire que la moitié de mes moutons étaient en sang ou sur le dos. J’ai d’abord pensé à une attaque de chiens, puisque j’en ai déjà subies», confie l’éleveur, installé à Gauville.
Mais les constats sur place lui mettent la puce à l’oreille. Cinq brebis sont mortes, ainsi que son bélier, égorgé, à qui il manque une épaule. «Les morsures présentaient un trou près de l’oreille et un autre à la tête. C’était net et sans bavure, pas comme les chiens qui tirent surtout la laine.» Jérôme Clop pense tout de suite à un loup. «Voilà bien deux ans qu’on sait qu’il rôde dans les parages», assure-t-il. Le loup a en effet commis une attaque de moutons en 2020 chez un éleveur voisin, et a notamment été observé entre Blangy-sur-Bresle et Londinières. Plusieurs bêtes tuées avaient été alors recensées dans un rayon de 80 km² en quelques semaines.
Jérôme Clop appelle alors la gendarmerie, puis, sur les conseils d’un éleveur de Seine-Maritime, contacte les agents de l’OFB (Office nationale de la biodiversité), qui viennent constater les dégâts le samedi 22 janvier. «Le réseau loup-lynx présent sur tout le territoire et qui, sur la base d’indices (crottes, attaques, pièges-photo, interactions visuelles etc.), suit l’évolution de la présence du loup en France, a permis de procéder à un relevé d’éléments techniques qui confirment la responsabilité d’un loup», note la préfecture dans un communiqué.
Quelques jours plus tard, le choc est là. Ça dégoute clairement
Le reste du troupeau est désormais en sécurité à la bergerie. Pour l’éleveur, dont le cheptel s’élevait à 125 brebis, la perte est lourde. «Mon bélier valait 460 €. Chaque brebis vaut environ 250 €, et en plus de cela, elles étaient gestantes. J’ai aussi engagé environ 2 000 € de frais vétérinaires pour les cinq autres blessées, et j’ai peur que les autres n’avortent.» L’atteinte est aussi morale. «À chaud, ça allait. Mais quelques jours plus tard, le choc est là. Ça dégoute clairement», avoue-t-il, sous le coup de l’émotion.
Dans son communiqué, la préfecture annonce «qu’un accompagnement est mis en place pour l’éleveur dont le troupeau a subi l’attaque». Mais ce mardi, Jérôme n’était pas encore au courant de cet accompagnement. «J’ai cru comprendre que hors zone “loup“, on n’était pas indemnisé.»
En cas d’observation de loup, d’indices de sa présence ou de suspicion d’attaque, vous pouvez contacter les services de l’OFB par mail : sd80@ofb.gouv.fr.
Vous pouvez également obtenir d’avantage d’informations sur le suivi du loup en France sur le site www.loupfrance.fr