SP95-E10 : c’est la première essence de France
Le SP95-E10, l’essence contenant jusqu’à 10 % de bioéthanol est devenue, en septembre dernier, l’essence la plus consommée par les Français.
Avec 38,5 % de parts du marché des essences devant le SP95, à 36,8 %, le SP95-E10, lancé en France en 2009, devient l’essence la plus prisée des Français. La France, qui a été le premier pays européen à lancer ce carburant, a depuis été suivie par l’Allemagne, la Finlande et la Belgique, mais l’Hexagone reste leader pour ce qui est des volumes vendus.Plusieurs autres pays européens, dont les Pays-Bas, préparent le lancement du SP95-E10.
Il faut dire que la consommation d’essence a progressé de 3,7 % sur les douze derniers mois par rapport aux douze mois précédents. C’est la conséquence directe du retour des Français vers les voitures à essence, dont les ventes ont dépassé, en mars dernier, pour la première fois depuis dix-sept ans, celles du diesel : 48,2 % contre 46,8 %.
Les nouveaux modèles essence, plus sobres, sont tous conçus pour fonctionner au SP95-E10. Ce dernier contient jusqu’à 10 % d’éthanol d’origine végétale et est vendu environ quatre à cinq centimes moins cher que le SP95 dans une même station, et encore davantage par rapport au SP98. Ce carburant est compatible avec 97 % du parc essence en circulation (liste consultable sur E10.fr), et il est désormais disponible dans plus de 5 600 stations, soit plus d’une sur deux.
L’éthanol consommé en France provient essentiellement du sucre des betteraves et de l’amidon des céréales françaises ou de résidus de leur transformation. La présentation française de bioéthanol représente douze millions d’hectolitres (n °1 en Europe avec 26 % de la production européenne), plus de 50 000 agriculteurs mobilisés chaque année, 300 000 hectares (1 % de la surface agricole utile) concernés qui fournissent à la fois énergie et alimentation, 9 000 emplois directs, indirects et induits, un million de tonnes de CO2 évitées, soit les émissions de 500 000 voitures. Le bioéthanol DP95-E10 permet de réduire de plus de 50 % les émissions de CO2 par rapport à l’essence.
Mieux informer les automobilistes
Un autre carburant a de beaux jours devant lui : le Superéthanol-E85. Encore plus économique et plus écologique avec ses 65 à 85 % de bioéthanol, il alimente les voitures essence flex-fuel, d’origine ou équipées de boîtiers de conversion, dont la procédure d’homologation est attendue pour cette fin d’année dans un arrêté du ministère de la Transition écologique et solidaire. Ce carburant est vendu en moyenne 0,68 euro le litre, soit un gain net de plus de quarante centimes par rapport au SP95-E10, compte tenu de leur consommation respective au kilomètre. Il est distribué dans près de 950 stations en France.
Il existe, par ailleurs, une nouvelle solution pour les professionnels des transports routiers : l’ED95. Composé de 95 % de bioéthanol et de 5 % d’additif, ce carburant est destiné aux autobus et autocars, ainsi qu’aux camions de transport de marchandises. Permettant de réduire de plus de 50 % les émissions de CO2 par rapport au gazole et de 80 % les émissions de particules en nombre, ce carburant a été utilisé par la mairie de Paris pendant la Cop 21 pour transporter les élus du monde entier dans le «bus pour le climat» construit par Scania.
Pour la Collective du bioéthanol, le SP95-E10 doit accélérer sa croissance, notamment en remplaçant le SP95 dans davantage de stations, car il est l’essence la plus avantageuse pour la quasi-totalité des automobilistes. Ces derniers doivent aussi être mieux informés sur la compatibilité de leur véhicule avec le SP95-E10, par les stations, les professionnels de l’automobile et des deux-roues motorisés, et ce, grâce à la pose d’un marquage E10 sur la trappe à carburant des véhicules.