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Stéphane Le Foll annonce la fin des tests ESB

En visite au Sommet de l’élevage à Cournon, le 2 octobre, le ministre a annoncé plusieurs mesures en faveur des éleveurs.

Stéphane Le Foll lors de sa visite au Sommet de l'élevage.
Stéphane Le Foll lors de sa visite au Sommet de l'élevage.
© Actuagri

Stéphane Le Foll a annoncé au Sommet de l’élevage qu’un arrêté supprimant les tests de dépistage de l’ESB (encéphalopathie spongiforme bovine) sur les animaux nés avant 2002 avait été signé la veille de sa venue et sera publié dans les jours qui suivront. «Un gain de compétitivité» et une «preuve à donner à l’international» pour faire avancer les exportations françaises, argue le ministre.
Ces tests étaient pratiqués en abattoir de façon systématique depuis 1er janvier 2001. Ils étaient maintenus jusqu’ici pour les bovins âgés de plus de 72 mois, retrace Interbev. «C’est une décision historique», se félicite le président de la FNB, dont c’était une demande de longue date. Dans un communiqué du 2 octobre, l’interprofession de la viande bovine (Interbev) se réjouit également de l’arrêt de ces tests. Elle y voit «le signe d’une reconnaissance de la qualité sanitaire française apportée à ses produits et une opportunité supplémentaire pour la filière élevage et viande de témoigner de son excellence à l’international».

Export : ouvrir de nouveaux marchés
Sur le dossier export, le ministre se dit par ailleurs pleinement engagé pour ouvrir de nouveaux marchés, «avec l’administration», mais il estime qu’il s’agit d’un «travail long, qui ne se résoud pas en un claquement de doigts».
Si la visite très matinale du ministre de l’Agriculture dans les allées du Sommet de l’élevage, le 2 octobre, s’est déroulée dans le calme, son discours en fin de matinée a été régulièrement interrompu par des éleveurs de la Fédération nationale bovine (FNB), remontés contre la chute des cours du broutard et de la viande, et contre la nouvelle carte des zones vulnérables nitrates. «On crève», «Des actes», ont lancé les éleveurs présents dans la salle. Accusé, non pas de ne pas aller dans le sens de leurs demandes, mais de ne pas aller assez vite, le ministre a tout de même profité de sa venue pour faire quelques annonces en faveur des éleveurs.

Accélération du transfert de la PHAE
Première annonce : le transfert du budget de la prime herbagère agro-environnementale (Phae) vers celui de l’indemnité compensatoire des handicaps naturels (Ichn) s’achèvera dès 2016. Ce transfert qui devait initialement s’effectuer au rythme de 300 millions d’euros par an pour atteindre 1 milliard 100 millions d’euros en 2018, sera avancé de deux années. Les bénéficiaires recevront une Ichn «à plein» dès 2016.
Concernant la trésorerie des exploitations, Stéphane Le Foll a annoncé que seraient étudiés «au cas par cas» des reports de cotisations sociales, et dans les cas les plus fragiles, des exonérations de cotisations ou de taxe sur le foncier non bâti. Mais évoquant la baisse des cours de la viande bovine et du bovin vif, Stéphane Le Foll a expliqué que «le ministre ne peut pas tout. Ce n’est pas moi qui fixe les prix».

Prêt à revoir la directive Nitrates
Concernant le dossier des «zones vulnérables aux nitrates», Stéphane Le Foll a assuré qu’il se battrait pour que soient revues les modalités de classement en zones vulnérables - des études sur critères scientifiques de définition de l’eutrophisation seront menées par l’Inra et l’Irstea - et les contraintes imposées aux éleveurs de ces zones. «Rien n’est acté», a annoncé le ministre. «Une nouvelle Commission va arriver, nous allons renégocier».
La FNB se montre toutefois très dubitative sur la renégociation de la réglementation nitrates. «Les éleveurs n’ont toujours pas l’assurance d’une mise aux oubliettes de ces dispositions incohérentes», observe-t-elle. Ainsi que du retard pris sur l’augmentation des seuils installations classées en activité d’engraissement. «Cela fait longtemps que le sujet est ouvert et aurait dû avancer», juge-t-elle.




Sommet de l’Elevage : record battu

L’édition 2014 du Sommet de l’élevage a accueilli  84 000 visiteurs, dont 4000 internationaux (10 % de plus que l’an passé). De quoi satisfaire le nouveau président, Jacques Chazalet : «Le Sommet s’inscrit dans la continuité et renforce sa position de carrefour d’affaires stratégiques du monde de l’élevage en Europe et bien au-delà» a-t-il déclaré. Le prochain Sommet de l’Elevage se déroulera les 7,8 et 9 octobre 2015. Il accueillera le concours national de la race limousine.


Un manifeste pour le développement des exportations de bovins

Lors du Sommet de l’Elevage, Dominique Fayel, président de la section «Vaches allaitantes» de la Fédération nationale bovine a lu et remis au ministre de l’Agriculture, un manifeste pour le développement de l’exportation des bovins viandes sur pays tiers. Signé également par le président de la filière bovine de Coop de France, Bruno Colin, le président de la Commission import-export de la Fédération française des commerçants en bestiaux, Jean-Claude Crassat, ainsi que par une dizaine d’opérateurs commerciaux, ce manifeste appelle les pouvoirs publics «à renforcer leurs efforts pour favoriser l’établissement de courants d’exportation pérennes vers les pays tiers». Il leur est demandé notamment d’être très offensifs sur la certification sanitaire, les droits de douane et l’accompagnement des entreprises par les services de l’Etat. Sans oublier la négociation d’accords bilatéraux «concrets et durables assurant une visibilité pour les entreprises». Face à un marché national et européen mature et désormais en déclin, les professionnels estiment que l’exportation peut être un relais de croissance pour la filière bovine française. En effet, la demande mondiale de viande est en croissance, notamment dans le bassin méditerranéen, à proximité de notre bassin de production, en raison de l’augmentation de la population et du niveau de vie.

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