Système pommes de terre : l’année 2015 s’annonce meilleure !
CERfrance vient de lancer ses journées économiques dans
le département de la Somme. La première journée, entièrement consacrée au système pommes de terre,
a débuté le 14 décembre dernier.
Les exploitations en système pommes de terre se caractérisent par une surface dédiée à la culture de pommes de terre représentant plus de 10 % de la surface totale. La campagne 2014 s’est révélée très coûteuse avec des charges de structures qui ont culminé à un niveau record de 2 170 euros/ha en moyenne, en hausse constante depuis 2006. Heureusement, l’année 2015 s’annonce meilleure. Pour la première fois en dix ans, elles devraient connaître une légère baisse !
«Cela est surtout lié à la baisse des cotisations MSA chez de nombreux agriculteurs qui ont privilégié un calcul de leurs cotisations sur l’année 2014, plutôt que sur la moyenne triennale», a expliqué Fanny Colzy, conseillère de l’agence CERfrance. Cette baisse reste à relativiser puisque les charges de structure restent à un niveau élevé, la moyenne entre 2009 et 2013 s’établissant à 1 947 euros/ha.
Les charges proportionnelles, qui s’élevaient à 1 177 euros/ha l’année dernière, devraient elles aussi être revues à la baisse en 2015 pour atteindre les 1 123 euros/ha. Les charges liées aux engrais et celles liées aux produits de traitements et aliments, devraient chuter respectivement de 5 et 7 %.
Finalement, les résultats économiques présentés révèlent une année 2015 plutôt encourageante. Le revenu agricole, qui avait chuté à 6 euros/ha, pourrait monter à
470 euros en 2015. D’un point de vue financier, CERfrance prévoit une nette amélioration de la capacité d’autofinancement, qui s’était avérée négative en 2014. «Cela devrait redonner du souffle aux exploitations», s’est réjoui Julien de Konick, conseiller CERfrance, ajoutant que «malgré la nette amélioration du fonds de roulement prévue en 2015, il faudrait plusieurs années pour se remettre de la campagne 2014 !»
Raisonnement agronomique et stratégie d’entreprise
«Au travers de notre étude, nous avons souhaité apporter des pistes de réflexion pour expliquer les écarts de résultats entre les producteurs», a déclaré Fanny Colzy. Au travers de différentes analyses de corrélation, cette dernière a montré qu’en blé la marge brute est bien plus corrélée au rendement qu’au prix de vente. En pomme de terre, les résultats différent, et c’est le choix de l’opérateur de contrat qui influe le plus sur la marge brute. Enfin, les conseillers du CERfrance ont rappelé que la stratégie d’entreprise devait être bien pensée et adaptée à l’exploitation. Il est nécessaire de bien se renseigner sur l’opérateur avant de contractualiser et de constituer une réserve de sécurité d’au moins un an d’annuités si l’on opte pour le marché libre.
Evolution du marché de la pomme de terre de 2014 à 2015
- Premiers producteurs européens : Belgique, Allemagne, France, Pays-Bas, Angleterre.
- Pour ces cinq producteurs : baisse de 16 % des tonnes produites et perte de 20 523 ha de surface (surtout Grande Bretagne et Allemagne).
- En France : perte de 2,1 % de surface et de 12 % de rendement.
- En Picardie : surfaces stables.