Tereos garde la foi en la diversification
Le groupe sucrier a présenté à la presse mercredi ses résultats financiers pour l’exercice 2019-2020 avec un bénéfice de 420 millions d’euros avant intérêts, impôts et amortissements (EBITDA) et un résultat net de 24 millions d’euros.
Les (bons) chiffres présentés par le directoire de Tereos le mardi 2 juin au conseil de surveillance du groupe, puis le lendemain à la presse sont le témoin, selon Alexis Duval, que «la stratégie mise en œuvre par Tereos porte ses fruits». Pour le groupe coopératif qui revendique aujourd’hui la place de 2e producteur mondial de sucre, cette stratégie consiste à diversifier depuis plusieurs années ses activités. «Toutes les activités du groupe sont en croissance», a-t-il ainsi expliqué : + 4 % pour le sucre, + 4 % pour l’amidon, + 7 % pour l’alcool. À la clé, c’est pour Tereos un chiffre d’affaires de 4,5 milliards d’euros, un bénéfice de 420 millions d’euros avant intérêts, impôts et amortissements pour son exercice clos au 31 mars 2020, un résultat net de 24 millions d’euros et une dette en recul.
Bénéfice en hausse, dette en recul
Pour expliquer ces résultats, ses dirigeants mettent aussi en avant un gain de parts de marché en Europe ainsi que la poursuite du Plan Ambitions 2022 ; rien que ce dernier aurait déjà permis, selon la direction du groupe, de générer un gain de rentabilité de 75 millions d’euros. D’ici 2022, ce ne sont pas moins de 200 millions d’euros de gains opérationnels qui sont espérés. Sans se risquer à des perspectives de court terme – l’impact de la crise du Covid-19 n’est pas encore évalué -, le groupe Tereos continue de viser un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements compris entre 600 et 700 millions d’euros d’ici 2022 ; ce qui pourrait lui permettre de continuer à financer son développement, honorer les contrats de ses associés-coopérateurs et réduire sa dette.
Les perturbations du marché de l’éthanol liées à l’épidémie de Covid-19 ne devraient quant à elles pas avoir de conséquences durables - la demande pour la fabrication de gel hydroalcoolique a bondi tandis que celle pour la fabrication de carburant a chuté -, même si Alexis Duval reste prudent. «À partir du moment où la consommation d’éthanol sera stabilisée (après le déconfinement, ndlr), le marché devrait se normaliser aussi», a-t-il assuré. Enfin, parmi les conséquences inattendues de l’épidémie, on notera le report de l’assemblée générale de la coopérative. Alors qu’elle devait se tenir en juin, elle pourrait finalement avoir lieu d’ici la fin de l’année, sans plus de précision sur la date.
204 500 hectares de betteraves cultivés
La crise de gouvernance qui a secoué la coopérative semble désormais appartenir au passé. Ce qui est acquis pour la coopérative, c’est un taux de renouvellement des engagements des coopérateurs «à nouveau supérieur à 99,5 %», se réjouit Jean-Charles Lefebvre, président du conseil de surveillance. Pour la campagne à venir, les surfaces cultivées par les associés-coopérateurs de Tereos augmenteront ainsi de 3,4 % pour la betterave et 4,3 % pour la pomme de terre. Sur les 250 000 hectares de betteraves cultivés en 2020 en Europe pour Tereos,
204 500 hectares le seront sur le sol français. Le président du conseil de surveillance s’enorgueillit également de la capacité de la coopérative à proposer «l’une des meilleures rémunérations de la betterave depuis quatre ans». Et d’assurer que c’est bien grâce à la politique de diversification du groupe que cela est possible : «Plus de la moitié de la différence de prix avec nos concurrents français provient des dividendes reçus de la diversification du groupe. Sur les cinq dernières années, ce sont près de 150 € de dividendes par hectare et par an que les coopérateurs de Tereos ont reçu grâce à notre stratégique de diversification.» Plus largement, Jean-Charles Lefebvre estime que les différentes productions proposées aux associés-coopérateurs de Tereos sont autant d’opportunités «pour faire face aux aléas inhérents à nos métiers».