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Tereos : une bonne rémunération pour les planteurs adhérents

Les coopératives betteravières d'Attin et de Boiry ont tenu leurs assemblées générales. Echos.

© AAP + Tereos


Il reste trois ans avant la fin des quotas sucre au sein de l’Union Européenne. Trois ans pour les acteurs, français en particulier, de la filière betteraves-sucre à se préparer à un marché théoriquement totalement libéralisé. L’enjeu est de taille surtout pour les groupes leaders, Tereos en tête, qui se sont préparés depuis longtemps déjà à la compétition, tant en Europe qu’à l’échelle planétaire.
Tereos est déjà très présent dans de nombreuses régions, y compris l’Asie et aussi désormais en Indonésie, et a diversifié ses activités dans d’autres domaines que le sucre et l’alcool ou l’éthanol : l’amidonnerie, le gluten, la fécule, le biogaz (à partir des pulpes ou des vinasses), la valorisation des protéines...
Dans le cadre de nombreux partenariats, ce solide groupe coopératif continue de rechercher de nouveaux débouchés commerciaux ou technologiques pour tous ses produits ou co-produits. Un exemple, le partenariat avec Michelin pour la fabrication de pneumatiques à partir de la biomasse. C'est ce qui a été longuement rappelé par Thierry Lecomte et Alexis Duval, respectivement président du conseil de surveillance et président du directoire de Tereos, lors des assemblées générales des coopératives d'Attin et de Boiry dont font partie bon nombre de producteurs de la Somme. Rappelons que l'usine de Boiry s'approvisionne pour plus de la moitié dans notre département.

Echanges sur les points techniques
Au cours de ces assemblées, les coopérateurs ont pu largement s’exprimer, généralement sur des points techniques précis tels que l’obligation de bâchage, les conditions et la date d’enlèvement des silos, le salissement des routes (à la sortie des déterreurs) et l’entretien des chemins, ou encore la difficulté d’approvisionnement en pulpes surpressées pour une confection rapide du silo. Sans oublier les difficultés parfois rencontrées par les échanges entre usines.
Pour le bâchage, l’emploi des bâches noires est déconseillé, au profit soit des bâches Toptex, soit du paillage qui a été testé par Tereos avec succès cette année auprès de planteurs volontaires. L’expérimentation sera poursuivie. De même, des tests ont été menés sur une usine du Nord, pour du bâchage et débâchage mécanisés. Ils seront poursuivis avec un matériel que Tereos va acquérir en 2014.
Par ailleurs, des essais de conservation en silo, avec ventilation ou épandage de chaux pour retarder les pourritures ont été menés. Ils seront poursuivis en 2014.

Modernisation des réceptions
La diminution de la tare terre est un autre objectif. Le déterrage est désormais généralisé chez Tereos. L'industriel attend de recourir aux avaleurs tant que les constructeurs n'offrent pas la possibilité de travailler sur les aires stabilisées existantes, et sur de plus grandes largeurs.
La réflexion sur la réduction de la tare terre qui conduira à la suppression du bonus-malus, s’inscrit également dans le cadre de la modernisation des réceptions.
Cette modernisation a été la grande nouveauté en 2013. Plusieurs usines ont expérimenté, grandeur nature, la forfaitisation de la tare collet avec la suppression du décolletage manuel. L’expérimentation ayant été menée avec succès chez Tereos, elle sera appliquée cette année à toutes les usines du groupe.
Autre question évoquée, la réduction des pertes au lavage dans les centres de réception. Un test sera effectué pour mesurer l'importance exacte de ces pertes.

Toujours à la recherche de gains de compétitivité
Toutes ces mesures n’ont pour objectif que la recherche de gains de compétitivité. Car la fin annoncée des quotas va se traduire par de nouvelles restructurations et la volonté de certains d’être davantage présents sur le marché.
La durée d’allongement des campagnes, jusqu'à 130 jours, fait partie des pistes. Des propositions de surfaces supplémentaires sont faites par les groupes coopératifs.
Tereos a déjà annoncé pour cette année 2 000 ha de plus sur son usine d’Artenay dont la durée de campagne est la plus courte.
Et cette offre sera faite dans les autres régions, y compris la nôtre, en priorité aux associés coopérateurs, a affirmé Alexis Duval. La contractualisation va s’imposer, ce qui ne pose pas de problème chez Tereos où déjà une tonne de betteraves sur deux est produite sous contrat.
Ce qui compte pour les planteurs, c’est un bon niveau de rémunération de leur production. Comme l'avait annoncé Thierry Lecomte, Tereos a versé le 20 février un complément de prix moyen de 3,75 € par tonne, résultat d’une saine gestion d’un groupe prêt à affronter l’avenir avec sérénité.

• Pour les planteurs de Boiry, le prix à la tonne à 16 des betteraves du quota sucre s'est élevé à 45,90 euros. Soit : 25,94 euros de prix de base + 15,37 euros de supplément de prix + 3 euros de complément de prix + 1,29 euro de dividende + 0,30 euro d'intérêt aux parts sociales.

 

Prix des betteraves

• Pour les planteurs d'Attin, le prix à la tonne à 16 des betteraves du quota sucre s'est élevé à 46,92 euros. Soit : 25,90 euros de prix de base + 15,36 euros de supplément de prix + 3 euros de complément de prix + 2,06 euros de dividende + 0,30 euro d'intérêt aux parts sociales.

• Le prix moyen pour toutes les betteraves (dont environ la moitié de hors quota) s'est élevé à 40,73 euros/t à Boiry (dont 1,12 euro de dividende) et à 41,61 euros/t à Attin (dont 1,87 euro de dividende).

• Ce bon niveau de prix a résulté de cours élevés sur les marchés. Le contexte est moins favorable sur 2013-2014.

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