Élections américaines
Trump, une certitude et des interrogations
Moins dramatique qu’il y a quatre ans, l’élection américaine de novembre 2024 a rapidement dégagé un clair vainqueur, Donald Trump. Toutefois, son retour à la Maison Blanche s’accompagne d’incertitudes sur son action en matière de commerce international, lui qui a beaucoup promis durant la campagne.
Moins dramatique qu’il y a quatre ans, l’élection américaine de novembre 2024 a rapidement dégagé un clair vainqueur, Donald Trump. Toutefois, son retour à la Maison Blanche s’accompagne d’incertitudes sur son action en matière de commerce international, lui qui a beaucoup promis durant la campagne.
Rapidement dans la soirée du 5 novembre, l’issue de l’élection présidentielle américaine n’a plus fait aucun doute. Le Républicain Donald Trump a assez nettement battu l’actuelle vice-présidente, la Démocrate Kamala Harris. Après un premier mandat de 2017 à 2021, Trump devrait donc devenir, le 20 janvier, le 47e président des États-Unis. Si son élection a été saluée par plusieurs dirigeants politiques, elle suscite aussi de nombreuses interrogations. Dans sa déclaration, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui débute également un second mandat, a d’ailleurs appelé Trump à « travailler ensemble à un partenariat transatlantique qui continue de répondre aux besoins de nos citoyens ». Et d’ajouter que « des millions d’emplois et des milliards d’euros d’échanges et d’investissements de part et d’autre de l’Atlantique dépendent du dynamisme et de la stabilité de nos relations économiques ».
Guerre commerciale
Il faut dire beaucoup de sujets de friction vont venir sur la table. À commencer par les différends commerciaux transatlantiques tels qu’Airbus/Boeing ou Acier/aluminium dont les solutions conclues avec l’administration Biden n’étaient que provisoires. La suspension des droits de douane américains sur les importations d’acier et d’aluminium européens s’arrête au 31 décembre 2025 tandis que les mesures de rééquilibrage de l’UE (touchant certains produits agroalimentaires américains) ont été ajournées jusqu’au 31 mars 2025. Quant au conflit Airbus/Boeing, l’accord provisoire expire en 2026, faisant planer le retour des 25 % de droits de douane supplémentaires imposées entre 2019 et 2021 sur certains produits agricoles européens comme les vins, les olives et huiles d’olive ou les fromages.
En outre, la volonté affichée de Trump durant la campagne électorale de mettre en place des droits de douane de 10 % ou 20 % pour toutes les importations, peu importe leur origine, et même jusqu’à 60 % pour la Chine, devrait également être un enjeu majeur pour l’UE. Une telle mesure, si elle se concrétise, pourrait engendrer une guerre commerciale à grande échelle. À ce titre, le Think Tank agricole européen Farm Europe envisage trois scénarios.
Soit « les parties s’en tiennent à des droits de douane plus élevés et ciblés mutuellement », soit « les représailles déclenchent des contre-rétorsions et une guerre commerciale » ou alors, « un règlement négocié est trouvé sous une forme ou une autre ». Dans toutes les configurations, les produits agricoles de l’UE devraient être touchés. Parallèlement, avec les restrictions au marché américain, la Chine devrait exporter davantage de produits des prix encore plus bas vers l’UE. Pour Farm Europe, cela pourrait engendrer une volonté de protection de l’UE et in fine, des rétorsions chinoises dans un contexte déjà compliqué.