Un cas d’ESB «atypique» découvert au Brésil
Le gouvernement brésilien a suspendu ses exportations de viande bovine vers la Chine après la découverte d’un cas d’ESB «atypique», a annoncé le ministère de l’Agriculture le 3 mai. L’animal malade, une vache de 17 ans née dans un élevage herbager naisseur-engraisseur, a été tué et incinéré. C’est une inspection ante-mortem réalisée à son entrée à l’abattoir, le 31 mai, qui a révélé la contamination. Le Brésil conserve son statut indemne, l’OIE (Organisation internationale de la santé animale) ayant jugé le risque «insignifiant». L’Empire du milieu est la seule destination concernée par la suspension des exportations en raison d’un protocole bilatéral entre les deux pays. Cette nouvelle met un coup d’arrêt temporaire aux expéditions brésiliennes vers la Chine, qui avaient augmenté de 16 % au premier trimestre 2019 (par rapport à 2018). L’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) se décline parfois en «cas atypiques», des «formes naturelles et sporadiques» de la maladie qui ne sont pas liées à l’ingestion de produits animaux contaminés. Le cas découvert le 31 mai est le troisième au Brésil en plus de vingt ans.
La FNB appelle à développer «très vite» l’export vers la Chine
La FNB (éleveurs de bovins viande) a appelé les entreprises de l’aval à «saisir, dans les plus brefs délais, cette opportunité». Dans un communiqué du 4 mai, la fédération exhorte les industriels à «exporter, très vite, des volumes significatifs de viandes bovines françaises vers la Chine». Après dix-sept ans d’embargo lié à la maladie de la vache folle, le marché chinois a été rouvert à la France par un accord le 25 juin 2018. Cinq entreprises françaises disposent d’un agrément leur permettant d’exporter en Chine, rappelle la FNB : SVA Jean Rozé, Sicarev, Elivia, Puigrenier et Bigard. En un an, seulement six tonnes de viandes bovines françaises ont été expédiées vers l’Empire du milieu, déplore la FNB. D’après elle, «l’industriel majoritaire du secteur (Bigard, ndlr) justifiait cette absence de volumes exportés vers la Chine par l’omniprésence (…) de la concurrence brésilienne.» Avec la suspension des expéditions du Brésil, les industriels français «n’ont plus aucune excuse», affirme la FNB.