Elections législatives
Un dernier tour de revendications avant le premier tour des législatives
Vendredi 28 juin, soit deux jours avant la tenue du premier tour des élections législatives, la FDSEA de la Somme a invité les candidats et les parlementaires à venir discuter de leurs engagements agricoles. Sur 33 candidats 6 ont répondus présents.
Vendredi 28 juin, soit deux jours avant la tenue du premier tour des élections législatives, la FDSEA de la Somme a invité les candidats et les parlementaires à venir discuter de leurs engagements agricoles. Sur 33 candidats 6 ont répondus présents.
Ce vendredi, à deux jours du premier tour des législatives, la FDSEA a organisé une réunion avec les parlementaires et les candidats de cette élection. Sur 33 candidats dans la Somme, six candidats se sont présentés, dont trois députés sortants. Lors de cette réunion, aucun représentant de la majorité présidentielle n’a fait le déplacement.
Une demande d’harmonisation
Pour les représentants de la profession agricole, le besoin de redonner de la visibilité aux agriculteurs est primordial, comme l’a indiqué en préambule Denis Bully, président de la FDSEA : « Nous avons besoin d’avoir une vision sur l’avenir de notre métier. Depuis les dernières manifestations les revendications restent les mêmes ». D’abord, s’emparer des sujets agricoles est une priorité pour permettre aux exploitants une juste rémunération : « On ne peut plus avoir une superposition des normes, il y a besoin d’une harmonisation avec les pays européens », a continué Denis Bully.
Jean-Philippe Tanguy, député sortant du Rassemblement national de la 4e circonscription de la Somme, s’est posé contre un principe d’arbitrage de l’État. « La loi Egalim a toujours fait partie du programme de Madame Le Pen et du mien, il faut revenir à des textes beaucoup plus simples. » Une proposition qui fait réagir François Ruffin, député sortant de la 1re circonscription de la Somme, et candidat sous l’étiquette Nouveau Front Populaire (NFP). Le candidat est convaincu qu’il faut une régulation de l’agriculture. « Avec la tête sous l’eau, on ne peut pas demander une transition. Un agriculteur doit pouvoir vivre de son métier et ne pas seulement survivre », a-t-il déclaré.
Besoin de reconnaissance
Pour le syndicat des betteraviers (CGB), représenté par son président Fabien Hamot, il est justement difficile de sortir la tête de l’eau car ils font face à une concurrence déloyale à cause des augmentations des normes écologiques. « Je ne veux pas faire ce que l’on a fait avec les usines, on ne doit pas laisser partir les agriculteurs, il faut mettre en place une taxe aux frontières et harmoniser par le haut », a répondu François Ruffin. « En 20 ans, la France est passée du deuxième au cinquième rang de l’exportation mondiale. Un poulet sur deux est exporté, a commenté pour sa part Emmanuel Maquet, député sortant LR dans la 3e circonscription. Les textes ne vont pas assez loin. Il faut assurer une juste rémunération, faciliter la transmission et attirer les jeunes. »
Pour une meilleure rémunération, le candidat Les Républicains (LR) a proposé également de baser la retraite sur les 25 meilleures années. « Il faut une égalité de traitement sur la pension de reversions. Il faut mettre en place un projet défini afin de redonner la reconnaissance que l’on doit aux agriculteurs », a expliqué de son côté Séverine Mordacq, elle aussi candidate LR, dans la 5e circonscription. Candidat centriste dans la 2ecirconscription, Paul-Eric Dècle a d’abord reconnu « ne pas tout connaître sur les sujets agricoles » : « Je n’ai pas grandi dans un milieu agricole, je ne connais pas les sujets par cœur. Mais j’ai envie de construire des textes avec des gens qui s’y connaissent. » Pour lui, il faut accentuer la politique de formation : « Il est important de promouvoir une filière professionnelle. Promouvoir la mise en place d’un droit à l’essai, pour que les exploitants et les jeunes n’aient plus peur d’entreprendre. Il s’agit d’une technique entrepreneuriale très développée aux Etats-Unis », a-t-il exposé.
Acheter local
Le candidat a proposé également une solution afin de promouvoir les circuits courts et sécuriser une partie des revenus des agriculteurs. « On pourrait par exemple mettre en place une monnaie locale comme c’est le cas dans certaines grandes villes, a-t-il proposé. Avec cette monnaie les consommateurs pourront acheter chez les producteurs locaux ou sur les marchés exclusivement. » Un système d’achat qui développerait une alternative à la grande distribution.
Du côté de la profession agricole, Denis Bully est revenu sur une dernière revendication : l’usage et le stockage de l’eau, sujet essentiel pour les agriculteurs. « Nous avons besoin d’avoir des réponses concrètes. Il faut qu’on ait les moyens de stocker l’eau quand elle nous tombe dessus », a ainsi affirmé le président de la FDSEA de la Somme, attendant des réponses de la part du politique. Au bout de deux heures de réunion plusieurs sujets seront restés en suspens, tant ils sont nombreux. Et de citer comme ultime exemple celui du foncier.